Il se tiendra finalement du 27 au 29 avril 2018 à Brazzaville en République du Congo un sommet des Chefs d’Etat de la Commission Climat du Bassin du Congo et du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC), avec comme invité spécial, Sa Majesté Mohamed VI, Roi du Maroc.
Plus de 100 participants sont attendus à ces assises de haut niveau en République du Congo. Les pays concernés par le champ d’intervention de la Commission Climat du Bassin du Congo et du Fonds Bleu seront représentés à un haut niveau. Il s’agit des pays suivants : Angola, Burundi, Cameroun, Gabon, Guinée Equatoriale, Ouganda, RCA, RDC, Sao Tomé & Principe, Rwanda, Tanzanie, Tchad et Zambie. Y prendront également part, les organisations de la société civile, les représentants du secteur privé, des représentants de coopérations bilatérale et multilatérale et plusieurs dizaines d’experts internationaux.
De façon globale, le Sommet vise l’endossement par les Chefs d’Etat des outils politiques (cas du projet de Déclaration à transmettre aux Chefs d’Etat), techniques (cas des programmes sectoriels de l’économie bleue) et opérationnels (cas de la création de l’Unité de démarrage et du lancement du Dossier d’Appel d’Offre pour la réalisation de l’étude de préfiguration : étude des organes du fonds, Statut, règlement intérieur, les produits financiers du fonds) nécessaires à l’accélération de l’opérationnalisation des deux instruments, afin de passer rapidement à l’action, conformément à l’esprit de la Déclaration de Marrakech et de l’après Accord de Paris.
Mais de manière spécifique, le Sommet de Brazzaville vise à s’approprier la Commission Climat Bassin du Congo et le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo pour une croissance inclusive en Afrique Centrale et de l’Est ; à susciter un ensemble d’engagements pour mobiliser les ressources nécessaires au financement de l’Unité de démarrage du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo ; et à adopter la Déclaration des Chefs d’Etat sur l’opérationnalisation de la Commission Climat du Bassin du Congo et du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo.
Faisant le bilan des activités de la Commission Climat du Bassin du Congo ( CCBC) et du Fonds Bleu pour le Bassin du Congo ( F2BC) depuis un an, la coordinatrice, Mme Arlette Soudan Nonault a précisé que cette rencontre est organisée en marge de la 22ème Conférence des Parties (COP22) à la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements climatiques, à l’initiative du Roi du Maroc. Elle a rappelé que la Déclaration de Marrakech fut adoptée le 16 novembre 2016 à Marrakech par les Chefs d’Etat et de Gouvernement Africains à l’issue du Sommet de l’Action en faveur d’une co-émergence du continent.
Outre la Déclaration, le Sommet de Marrakech avait débouché sur la création de trois commissions dédiées à la région du Sahel, présidée par la République du Niger ; à la région du Bassin du Congo, présidée par la République du Congo et aux Etats Insulaires, présidée par la République des Seychelles. Chaque Commission ayant pour rôle de coordonner tous les projets/programmes et initiatives visant à concilier lutte contre les changements climatiques et développement économique.
Il faut indiquer que le Bassin du Congo constitue la deuxième réserve de forêts denses et humides du monde. Il abrite notamment des tourbières, réserves naturelles contenant des quantités très importantes de carbone. Libérées par des activités anthropiques, ces quantités de carbone, en se mélangeant avec l’oxygène de l’air, produisent du CO2, gaz à effet de serre, responsable du réchauffement de la planète. D’où l’intérêt pour la Communauté internationale d’investir massivement dans la protection et la gestion durable de ces tourbières conformément aux dispositions de l’Accord de Paris. Celles-ci exigent que tout soit fait pour que la température de la planète ne dépasse pas 2°C.
Ces tourbières tropicales, les plus importantes au monde d’une superficie de 145 500 km2 avec 30 milliards de tonnes de carbone contenu dans son sous-sol, font que le Bassin du Congo, deuxième massif forestier tropical au monde et abritant le premier réseau hydrographique en Afrique, se présente plus que jamais comme une solution incontournable à la lutte contre les changements climatiques. Ce territoire qui, contenant en outre 10% de la biodiversité mondiale, verra se développer un nouveau modèle développement visant à concilier lutte contre les changements climatiques et développement économique, conformément à l’engagement pris par les Chefs d’Etat à travers la Déclaration de Marrakech.
Comme toujours dans ces assises de haut niveau, les chefs d’Etats seront appelés à trouver des moyens financiers au besoin de financements adéquats qui prennent en compte la dimension de la lutte contre la pauvreté en faveur des populations riveraines des forêts, des étendues d’eau et des rivages, qu’il s’agisse des océans et des mers, des côtes, des lacs, des cours d’eau et des nappes souterraines.
Parmi les discours attendus à ce sommet, celui d’Ali Bongo Ondimba. Le chef de l’Etat gabonais, avec son statut d’écolo, interviendra en sa qualité de coordonnateur du Comité des chefs d’Etat et de gouvernement africains sur le changement climatique (CAHOSCC). Prévu se tenir les 24 et 25 avril, le sommet a été décalé de trois jours pour des raisons d’agenda, indique-t-on à Brazzaville.