De deux radios à peine à la fin des années 80, le Bénin en compte aujourd’hui plus de 73, 15 chaînes de télévision et 63 journaux ayant une base légale à côté de plusieurs autres dizaines naviguant dans l’illégalité. La libéralisation de l’espace médiatique béninois a permis l’éclosion d’une multitude d’organes de presse.
Bon nombre de patrons de presse ont fait signer à leurs employés des documents qui les empêchent de se plaindre au risque d’en payer le prix fort. La situation est précaire sur fond d’exploitation intense: Des journalistes sans contrat de travail, sans salaires, sans protection sociale… Les quelques-uns qui acceptent se prononcer requièrent l’anonymat, fatigués par une situation qui n’a fait que trop durer.
Certains patrons de presse brillent par le non-respect de la convention collective qui fixe le salaire à au moins 120.000 de francs CFA. En parler pourrait contraindre le journaliste à un chômage immédiat. Une précarité qui finira par achever le journaliste de la presse privée. A en croire à certaines indiscrétions, le salaire le plus bas est de 15.000 francs CFA parce que le patron espère que sur le terrain des couvertures médiatiques, le journaliste pourrait se faire payer les frais de déplacement.
Ce qui fait que beaucoup se lancent dans une sorte de rançonnement et de chantage. Un directeur général payé à moins de 250.000 francs CFA est obligé de s’arroger toutes les couvertures médiatiques du mois pour avoir le complément. Nombre de responsables se font renvoyer sans aucune autre forme de procès dans le silence et la complicité des associations qui, pour le moment, ne sont d’aucun secours pour le journaliste.
Dans les établissements universitaires, les étudiants hésitent d’embrasser ce noble métier qui donne l’image d’une presse privée très malade en elle-même. Les stages se renouvellent continuellement et ceci de façon bénévole. Tous les regards sont tournés vers l’Etat qui doit se pencher sur la situation et réglementer le secteur.
Le silence des voix capables de défendre sa cause répond mieux à la question. Même l’autorité de tutelle n’y voit pas une préoccupation majeure. Résultat, des hommes et femmes comptabilisent plus de la moitié d’une carrière professionnelle dans l’extrême précarité.
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