Barreau du Gabon : Polémique autour de la décision du Conseil d’Etat

Me Akumbu M'OlumaMe Akumbu M'Oluma
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La décision du Conseil d’Etat ayant récemment annulé l’élection Me Lubin Ntoutoume au poste de Bâtonnier du Gabon suscite des réactions diverses.

La dernière en date est celle de Me Akumbu M’Oluna qui regrette que son confrère ait porté le contentieux électoral devant l’opinion publique. C’est une façon, selon lui, de ne pas respecter la légalité républicaine.

En réaction à l’annonce faite  par le bâtonnier déchu, qui envisage d’attaquer la décision du Conseil d’Etat invalidant son élection du 31 mars dernier, Me Jean-Pierre Akumbu M’Oluna n’est pas content de son jeune confrère Me Lubin Ntoutoume. Ce dernier cité remet en cause la compétence du 1er président du conseil d’Etat à connaître du contentieux qui lui avait été donné de trancher dans cette affaire.

Ce qui fait regretter aussi Me Akumbu est qu’un avocat qui aspire à représenter l’ordre des avocats ne puisse pas respecter les décisions de justice en portant un contentieux électoral définitivement tranché par le Conseil d’Etat devant l’opinion publique. Il s’agit, dit-il, d’un non respect de la légalité républicaine.

Mais Me Lubin Ntoutoume est dans une tout autre logique. Ne pas attaquer la décision du Conseil d’Etat reviendrait à l’accepter, mieux à en être complice, alors que des vices sont constatés quant au statut de la personnalité saisie pour trancher le contentieux. Se disant bâtonnier élu et les membres du Conseil de l’ordre, ils envisagent ont de rassembler tous les avocats du barreau du Gabon pour qu’ils expriment leur mécontentementUne déclaration commune a été faite ce lundi 11 juin à la Maison de l’avocat à Libreville.

Me Lubin Ntoutoume

Me Lubin Ntoutoume

Aussi, tiennent-ils à rappeler, qu’il existe une différence entre la compétence exclusive du 1er président du Conseil d’Etat sur les questions de référés ou les constats d’urgence, et la compétence réservée au Conseil d’Etat sur les élections des ordres professionnels.

Pour justifier sa contestation de la décision du Conseil d’Etat, l’autre raison évoquée par Me Lubin Ntoutoume est la violation des procédures par cette institution. Celle-ci n’aurait pas communiqué aux avocats du bâtonnier élu la réplique de la partie adverse à sa requête sur la compétence du 1er président du Conseil d’Etat.

Dans sa réplique, Me Akumbu M’Oluna estime que le bâtonnier se disant élu a évité d’aborder le fond du contentieux. Il est reproché à Me Ntoutoume de ne pas être à jour de ses cotisations, élément important pour être candidat et électeur, outre qu’il se trouve dans une situation d’incompatibilité.

Le Conseil d’Etat a dit le droit (et que) le plateau médiatique ne saurait être une troisième juridiction. Il trouve dans l’analyse de son confrère une incohérence sur la question de l’incompétence du 1er président du Conseil d’Etat à connaître du contentieux électoral de leur ordre professionnel. D’autant plus que deux ans plus tôt, Me Lubin Ntoutoume avait saisi le même Conseil d’Etat en annulation de l’élection de Me Jean-Pierre Akumbu M’Oluma, en adressant sa requête au président de cette juridiction.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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