Algérie : L’armée s’opposera-t-elle à la rue ?

ahmed gaid salahgaido
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Ce mardi, le Parlement algérien a constaté la vacance du pouvoir en Algérie et a procédé à la désignation de l’intérimaire du Chef de l’Etat. Il a fait le choix de l’armée.

Trois cas de figure se présentaient en Algérie ce 9 avril 2019. Le Parlement, conformément à la Constitution, désignera le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah, comme président par intérim. Toutefois, la rue est contre cette éventualité, le président de la haute chambre étant considéré comme un ponte du régime du président Bouteflika, qui a quitté son fauteuil le 2 avril 2019.

Bensalah aurait alors pu démissionner et son successeur prendra la relève. Mais cette option risque aussi de ne pas passer, car le Conseil de la nation est associé au régime. Reste alors le 3e cas de figure, Tayeb Belaïz, président du Conseil constitutionnel. Mais lui aussi ne fait pas bonne figure.

En réalité, la rue en Algérie préconise que la Constitution soit mise de côté afin de trouver une formule plus légitime pour réaliser les réformes conformes aux aspirations du peuple avant d’aller aux élections.

En face, cependant, l’armée ou plutôt le Chef d’état-major Gaïd Salah ne voit pas les choses du même œil. Pour lui, il est nécessaire que la Constitution soit respectée à la lettre afin de conduire à des élections dans les 90 jours à venir.

Le Parlement a fait ce mardi le choix de l’armée. Est-ce celle-ci qui orientait jusque-là le vent du courroux des Algériens ? Leur donnant l’impression d’être forts, puissants ? Possible. On se souvient que la démission de Bouteflika est intervenue juste quelques heures après la quasi mise en demeure du Général Salah.

La rue algérienne est-elle alors sur le point de savoir contre qui elle se battait réellement jusqu’à présent ? De quelle légitimité cette armée dispose-t-elle pour « imposer » une voie constitutionnelle que le peuple algérien, à qui revient la vraie réalité du pouvoir ?

Va-t-on faire face à une opposition ultime entre la rue et l’armée ? Pour l’une des premières fois, les manifestations dans les rues du pays ont été chargées au gaz lacrymogène. Bascule-t-on vers un aspect plus violent de la révolution dite algérienne ? Que de questions !

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Abdoulaye TRAORE
Correspondant Africtelegraph au Burkina.

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