L’Angola a annoncé, le weekend dernier, un accord avec Airbus pour la construction de son premier satellite d’observation de la Terre. Présentée comme très avancée, cette infrastructure doit permettre au pays de se positionner en tant qu’une puissance spatiale dans la région.
Le gouvernement angolais a annoncé, le samedi dernier, la signature d’un accord avec Airbus Space and Defence – la branche spatiale du constructeur européen- pour la construction de son premier satellite d’observation de la Terre. Baptisé Angeo-1, ce satellite de dernière génération doit soutenir le développement économique et social du pays.
Surveillance des effets du changement climatique sur l’économie
Selon Airbus, l’accès de l’Angola à l’imagerie satellitaire contribuera de manière significative à l’amélioration de plusieurs activités stratégiques. Par exemple, il permettra le développement des infrastructures, la planification urbaine, la surveillance maritime, la cartographie des ressources naturelles et leur gestion optimale, l’essor de l’agriculture ou encore la maîtrise de la démographie. Il participera également à une meilleure compréhension des causes et des impacts du changement climatique sur l’économie. Les autorités angolaises pourront notamment faire de la surveillance des sécheresses et de l’élévation du niveau de la mer.
Un programme de formation complet pour les ingénieurs angolais
Ces dernières activités aideront l’Angola à mieux se préparer en cas de catastrophes naturelles en améliorant ses taux de réponse et en réduisant une perte d’actifs. Une fois mis en orbite, Angeo-1 deviendra le satellite le plus avancé de sa catégorie dans la région, faisant du pays une puissance spatiale de premier plan. Cela d’autant que le partenariat avec Airbus Space and Defence comprend aussi un programme de formation complet pour les ingénieurs angolais. Objectif : renforcer leurs compétences nationales grâce à un transfert ciblé de connaissances.
Une signature dans le cadre du voyage africain de Macron
L’accord entre le constructeur aérospatial européen et l’Angola s’est fait en marge de la visite d’Emmanuel Macron sur le continent africain. Le chef d’Etat français était à Luanda le samedi 4 mars pour signer un partenariat visant à développer la filière agricole nationale. Sa visite dans cet Etat lusophone a été la seconde de sa tournée africaine débutée le mercredi 1er mars à Libreville (Gabon). Après Luanda, Macron a rejoint Brazzaville (Congo) puis Kinshasa (République démocratique) où des manifestations ont eu lieu contre son arrivée. Ces protestations s’inscrivent dans un contexte de montée du sentiment anti-français en Afrique, au profit de la Russie.
Un satellite de télécommunications conçu avec la Russie
L’Angola possède déjà un satellite de télécommunications. Ce dernier a été mis en orbite en octobre 2022 en partenariat avec la Russie. L’infrastructure devrait aider au développement des télécoms, de l’agriculture et d’autres secteurs de l’économie angolaise. Elle a été construite en remplacement du satellite AngoSat-1, perdu dans l’espace peu de temps après son lancement en 2017. Luanda possède aussi un centre de contrôle des satellites.
41 satellites « africains » en orbite
En Afrique, l’Angola n’est pas le seul pays à posséder des objets en orbite. L’Égypte a été le premier sur le continent à lancer un satellite dans l’espace, en 1998. Depuis cet évènement, huit autres Etats ont suivi. Il s’agit de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, du Maroc, du Nigeria, du Kenya, du Ghana, du Soudan et du Rwanda. Au total, le continent compte 41 satellites dans l’espace.
Toutefois, l’Afrique ne dispose pas encore de lanceur et souffre d’un déficit d’expertise dans le domaine spatial. D’ailleurs, seul le Ghana a réussi en 2017 à placer autour de la Terre le premier satellite (en miniature) entièrement construit localement. Il a cependant été envoyé dans l’espace via une fusée américaine SpaceX.
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