Le secrétaire général du Conseil des ministres, Mahmoud Makkiyé, a annoncé la formation du nouveau gouvernement libanais, marquant une étape clé dans la transition politique du pays. Lors d’une déclaration à Baabda, M. Makkiyé a lu les décrets présidentiels officialisant la démission du cabinet sortant de Nagib Mikati et la nomination de Nawaf Salam comme président du Conseil des ministres.
Un gouvernement tourné vers la réforme et le redressement
Lors de son premier discours en tant que Premier ministre, Nawaf Salam a affiché une volonté ferme de restaurer l’État de droit et de mener le Liban vers une véritable transformation. Il a insisté sur la nécessité de poser les bases des réformes et du sauvetage économique, affirmant que le changement passera par des mesures concrètes et structurelles.
« La réforme est la seule voie pour un vrai changement, avec la sécurité, l’application de la résolution 1701 et le retrait israélien des villages et zones encore occupés du Liban-Sud », a déclaré le nouveau chef du gouvernement.
Ce gouvernement se donne donc pour mission de répondre aux attentes des Libanais, confrontés à une crise économique et politique majeure, en mettant l’accent sur la stabilité sécuritaire et la souveraineté nationale.
Composition du nouveau gouvernement
Le cabinet, qui comprend des personnalités reconnues dans divers domaines, est composé de :
• Président du Conseil des ministres : Nawaf Salam
• Vice-président du Conseil des ministres : Tarek Mitri
• Ministre des Finances : Yassine Jaber
• Ministre de la Culture : Ghassan Salamé
• Ministre de l’Intérieur : Ahmad Hajjar
• Ministre des Affaires étrangères : Joe Raggi
• Ministre de l’Environnement : Tamara Elzein
• Ministre de la Défense : Michel Mensa
• Ministre de l’Économie : Amer Bisat
• Ministre du Tourisme : Laura el-Khazen Lahoud
• Ministre de l’Éducation : Rima Karamé
• Ministre de l’Énergie et de l’Eau : Joe Saddi
• Ministre des Affaires sociales : Hanine Sayyed
• Ministre des Travaux publics et des Transports : Fayez Rasamny
• Ministre de l’Industrie : Joe Issa el-Khoury
• Ministre de l’Agriculture : Nizar Hani
• Ministre de la Jeunesse et des Sports : Noura Baïrakdarian
• Ministre des Télécommunications : Charles el-Hajj
• Ministre des Déplacés et ministre d’État pour la technologie d’information et l’intelligence artificielle : Kamal Chéhadé
• Ministre du Travail : Mohammad Haïdar
• Ministre de la Santé : Rakan Nasreddine
• Ministre de l’Information : Paul Morcos
• Ministre du Développement administratif : Fadi Makki
• Ministre de la Justice : Adel Nassar
Réactions internationales et attentes de la communauté internationale
Quelques minutes après l’annonce du gouvernement, l’ambassadrice de l’Union européenne au Liban, Sandra De Waele, a exprimé son soutien au nouvel exécutif sur X (ex-Twitter).
« Nous nous félicitons de l’engagement pris par le Premier ministre Nawaf Salam d’adopter un programme réformiste. Les réformes sont nécessaires pour l’avenir du Liban et nous continuerons à les soutenir. Nous comptons sur tous les acteurs politiques pour qu’ils ne se contentent pas d’adopter des réformes, mais qu’ils les mettent également en œuvre », a-t-elle déclaré.
Le soutien de l’Union européenne reflète les attentes de la communauté internationale quant à la mise en place de réformes structurelles et économiques urgentes. Ces réformes sont indispensables pour restaurer la confiance des partenaires internationaux et obtenir une assistance financière, notamment de la part du Fonds monétaire international (FMI).
Un défi immense pour le Liban
Le gouvernement Nawaf Salam hérite d’une situation extrêmement délicate, marquée par une crise financière profonde, une inflation galopante, une dévaluation monétaire historique et un effondrement des services publics.
Les priorités du nouveau cabinet seront de :
• Stabiliser l’économie et négocier avec le FMI des aides pour relancer le pays.
• Réformer le secteur bancaire, gravement touché par la crise de liquidité.
• Améliorer la gouvernance et lutter contre la corruption, un fléau qui a affaibli l’État libanais.
• Réformer le secteur de l’électricité, où les coupures sont devenues une norme.
• Appliquer la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui demande le retrait israélien des territoires occupés du Liban-Sud.
Si les attentes de la population sont élevées, l’instabilité politique pourrait ralentir l’action du gouvernement. Le Liban étant traditionnellement marqué par des tensions entre différents blocs politiques, Nawaf Salam devra négocier habilement pour éviter les blocages qui ont souvent paralysé les gouvernements précédents.
Un tournant pour le Liban ?
La formation de ce gouvernement est perçue comme un tournant potentiel pour le Liban. Cependant, les défis restent immenses, et l’adhésion des forces politiques ainsi que la mise en œuvre rapide des réformes seront décisives pour éviter un nouvel enlisement.
L’avenir du pays dépendra de la capacité de Nawaf Salam et de son équipe à instaurer de véritables réformes et à relancer l’économie, tout en naviguant dans un paysage politique fragmenté et une situation géopolitique tendue. Le temps presse, et le Liban n’a plus droit à l’erreur.
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