Cameroun : rejet par le tribunal militaire de la demande de relaxe du correspondant de RFI

Ahmed Abba (photo RFI)
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En prison depuis le 30 juillet 2015 au Cameroun, Ahmed Abba, correspondant camerounais de Radio France Internationale (RFI), risque la peine de mort, peine prévue par une loi controversée de lutte contre le terrorisme en vigueur depuis fin 2014. La demande de relaxe de journaliste détenu depuis plus d’un an pour « complicité d’actes de terrorisme », a été rejetée mercredi par le tribunal militaire de Yaoundé.

Le correspondant en langue haoussa de RFI va de nouveau comparaître le 7 décembre prochain. Lors d’une brève audience, les juges ont annoncé le rejet de la demande d’acquittement formulée le 5 octobre par les avocats de l’accusé, avançant « l’absence » de preuves suffisantes pour justifier la relaxe. M. Abba qui a toujours clamé son innocence, est poursuivi pour « complicité d’actes de terrorisme » en lien avec les jihadistes nigérians de Boko Haram et « non-dénonciation des actes de terrorisme ».

En revanche, les juges ont ordonné une nouvelle expertise du matériel (unité centrale d’un ordinateur, téléphones, GPS, clé USB) saisi lors de l’interpellation du journaliste, désignant deux experts pour le faire, parmi lesquels celui dont le rapport a été annulé. Ils ont annulé un rapport d’expertise introduit par le ministère public, donnant raison aux avocats de M. Abba qui avaient dénoncé l’irrespect de la procédure lors de la désignation de l’auteur de ce rapport. Le tribunal leur a donné un mois pour produire les résultats de leur expertise, à compter de la date de notification du jugement rendu mercredi.

Cette décision ne nous satisfait pas globalement dans la mesure où notre client n’a pas recouvré la liberté, a réagi face à la presse Me Charles Tchoungang, l’un des avocats de l’accusé. Le dossier contre son client étant vide et sans aucune autre preuve, l’avocat a regretté le fait que le tribunal n’ait pas acquitté purement et simplement son client.

Présent à l’audience, Yves Roche, directeur adjoint de RFI, est d’avis que c’est une déception qu’il (Ahmed Abba) ne soit pas libéré maintenant. C’est une déception qu’il soit en prison depuis le 30 juillet 2015. Néanmoins, il garde l’espoir indiquant qu’il n’y avait « rien » dans le matériel saisi chez le journaliste.

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Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

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