Cameroun : Un député du parti au pouvoir questionne la gouvernance de la compagnie aérienne

Le député Martin Oyono
Partagez!

Le député Martin Oyono, élu du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC, au pouvoir), a émis de sérieux doutes quant à la réussite du plan de relance de la compagnie aérienne nationale Camair-Co.

Dans une tribune publiée par les médias locaux, celui qui est également secrétaire de la commission de la production et des échanges de l’Assemblée nationale dénonce des «cas de conflits d’intérêts et de délits d’initiés», qui «n’ont pas manqué d’émailler et de plomber la gestion» de l’entreprise depuis son décollage, en fin mars 2011.

Et de s’interroger quant à la sincérité du plan de relance de la compagnie, alors qu’aucun accent particulier n’est mis sur le statut de l’actuel directeur général, Jean Paul Nana Sandjo, «qui avant sa nomination était déjà un prestataire de services à la Camair-Co et qui le demeurerait jusqu’à nos jours, sauf preuve contraire».

Selon des sources introduites en effet, confirmées par le curriculum vitae officiel de l’intéressé, M. Nana Sandjo est le président de GNS Aviation (depuis 2006) et GNS-International (depuis 2005), deux sociétés basées aux Etats-Unis, prestataires à Camair-Co et qui évoluent dans la consultance, la négociation de contrats, la location d’avions, le business-plan, la flotte, l’analyse route, la maintenance, l’exploitation et autres pièces détachées d’avions.

Le même, en poste depuis le 20 juin 2014, est signalé, entre 2004 et 2014, à la tête d’AJW-Aviation LTD, basée en Grande Bretagne et qui se signale dans les domaines aussi divers que la vente des pièces détachées et la maintenance des aéronefs.

Le député Martin Oyono s’étonne par ailleurs de l’attitude du gouvernement, qui selon lui «refuse de divulguer ne serait-ce qu’au niveau de l’institution chargée du contrôle de son action, les diverses conventions de concessions» des sociétés d’Etat à des opérateurs privés, toute chose qui constitue «un frein majeur à l’information complète du Parlement sur ces dossiers hautement stratégiques».

Pour lui, la non-production par les pouvoirs publics desdites conventions repose le problème de la restructuration de plusieurs secteurs, qui deviennent des mystères qui expliquent la non-guérison de ces grands malades dont les prescriptions médicales n’ont jamais tout à fait concouru à leur totale guérison depuis plusieurs décennies.

Rappelons que la firme américaine Boeing Consulting, sur instigation du gouvernement, vient de proposer un plan de redressement de la Camair-Co pour un coût de 60 milliards FCFA, qui repose pour l’essentiel sur l’apurement de la dette fournisseurs estimée à près de 35 milliards FCFA, l’ouverture de 27 dessertes domestiques, régionales et intercontinentales ainsi que l’acquisition de 9 appareils à l’horizon 2020, qui viendront s’ajouter aux 5 aéronefs dont dispose actuellement la compagnie.

Cette entreprise, constituée à 100% de capitaux publics, croule actuellement sous un endettement de quelque 35 milliards FCFA pour un déficit mensuel d’exploitation de 1,5 milliard FCFA, selon les chiffres officiels.

Sa privatisation, totale ou partielle, est évoquée depuis des années par le gouvernement camerounais.

Comments

commentaires

Actualité africaine

About the Author

Lazard Obiang
Lazard possède 10 ans d'expérience dans le journalisme en ligne. Il s'occupe pour AfricTelegraph de l'actualité politique et économique au Cameroun, au Gabon et au Congo. Il travaille avec différentes presse en ligne au Gabon notemmant lenouveaugabon.com.

Be the first to comment on "Cameroun : Un député du parti au pouvoir questionne la gouvernance de la compagnie aérienne"

Laisser un commentaire