Cheikh Sidya Diop est un expert en Economie Solidaire, diplômé de la F.L.E.P.E.S de Bourg la Reine (France). Il livre son avis sur le développement de l’Afrique.
Notre interlocuteur est aussi Doctorant ès Sciences Appliquées du Développement spécialité Economie Solidaire et Gouvernance Sociale, Institut Panafricain pour le Développement, Genève (Suisse).
Le développement économique de l’Afrique est la question majeure qui anime le plus l’actualité du continent noir qui est extrêmement riche en ressources naturelles.
La Fondation Mujeres Por Africa (Les Femmes pour l’Afrique) estime que l’Afrique posséderait 97% des réserves mondiales de cuivre, 80% de celles de coltan, 50% de celles de cobalt, 57% de celles d’or, 20% de celles de fer et de cuivre, 23% de celles d’uranium et de phosphates, 32% de celles de manganèse, 41% de celles de vanadium, 49% de celles de platine, 60% de celles de diamants, 14% de celles de pétrole.
« Les prospections et les études de pointe confirment que le vieux continent détiendrait d’autres matières premières et une grande richesse en ressources énergétiques tels que le pétrole, le gaz naturel, les ressources hydriques. Notre continent est porteur d’atouts exponentiels dans des secteurs clefs comme le tourisme, la pêche, l’artisanat, la culture, l’exploitation des terres fertiles, le bois, etc », a dit l’expert Sidya Diop.
Malgré toute sa richesse, il a fait comprendre que « l’Afrique tarde à prendre son envol et reste pauvre avec un niveau de développement faible de 1% du produit intérieur brut mondial sur une population mondiale de 12% dont la plupart vit avec moins d’un dollar par jour ». De facto, fait-il rappeler, il est devenu impérieux de trouver une réponse crédible pour remettre le continent à l’endroit en valorisant ses ressources afin d’éradiquer la pauvreté et d’ôter les populations des questions épineuses liées à l’accès à l’eau, à l’éducation et à la santé, à l’électricité, à la sécurité, etc…
« De 1960 à nos jours, plusieurs pistes pour déboulonner le continent ne cessent d’émerger dans les cercles de réflexion ainsi que bonnes initiatives florissantes. D’ailleurs, nous saluerons la perspicacité d’esprit et la pertinence des travaux empiriques d’économistes du développement tels que William Easterly, Arthur Lewis, Amartya Sen, Jeffrey Sachs, Joseph Stiglitz et Samir Amin qui ont enrichi la littérature économique en défendant la thèse du développement partant de la base, à partir de micro-projets très localisés, associant la population et faisant confiance à son initiative. Mais aussi, par le développement à partir de gros projets d’investissements, qui bien que nécessaires et, pour certains, indispensables, peuvent avoir des effets plus aléatoires et moins entraînants pour le reste de l’économie », tient-il à préciser.
A son humble avis, il pense que le développement de micro-projets adoptant le modèle économique social et solidaire serait la piste qui remonterait jusqu’au développement économique du continent en donnant une réponse rapide au manque de visibilité qui anime la plupart des villages africains confrontés à la précarité, à l’inactivité juvénile, à l’exode rural, à la faible scolarisation et d’alphabétisation, aux problèmes sanitaires etc.. De facto, dit-il, le développement de l’Afrique pourrait dépendre de l’économie sociale et solidaire.