Avec le dossier du bois Kevazingo interdit d’exploitation, le gouvernement Julien Nkoghe Bekale enregistre ses premières turbulences.
De la fermeté dont il fera montre face à cette épreuve dépendra son de succès ou son échec futur. Sa main doit-elle trembler en se contentant des seconds couteaux ou doit-il avoir l’outrecuidance de faire tomber ceux d’entre ses ministres qui ont failli dans cette affaire ?
Les choses s’accélèrent dans l’affaire portant sur la mystérieuse disparition des containers remplis de Kevazingo au port d’Owendo.
A peine un jour après les sorties tonitruantes du porte-parole de la présidence de la République suivie de celle du procureur de la République, le dossier de cette précieuse essence, objet d’une exploitation sauvage et illégale, enregistre ses premières victimes.
Il s’agit de plus d’une dizaine de fonctionnaires et hauts cadres tapis dans au moins trois (3) administrations à savoir les Eaux et Forêts, l’Economie et les Transports qui sont frappés de plein fouet par une suspension à titre conservatoire.
Le ton ferme, Nanette Longa Makinda, porte-parole du gouvernement qui en a fait l’annonce a déclaré que « l’enquête confiée aux fins limiers de la Contre-ingérence militaire connue sous l’appellation de B2 et des officiers de la police judiciaire a mis au grand jour des graves et inadmissibles dysfonctionnements et complicités actives et passives intolérables aussi bien dans les administrations des Eaux et Forêts et des Douanes qu’à l’échelle des opérateurs économiques de la filière ».
Tout rassurant que tout sera fait pour respecter la présomption d’innocence, en attendant l’aboutissement et les conclusions définitives de l’enquête, les fonctionnaires cités au sein de ces administrations doivent méditer sur leur sort.
A mi-parcours, les pistes des enquêteurs établissent de façon quasi absolue que sans l’implication au plus haut point de ces acteurs tout le long de la chaine depuis le terrain d’exploitation, le convoyage routier et même au niveau de la surveillance douanière, le sabordage de ce bois précieux n’aurait pas été rendu possible.
A y regarder de près, pour l’heure, il peut sans doute sembler que les responsables administratifs qui viennent d’être sanctionnés à ce jour pourraient juste être des simples fusibles ou des seconds couteaux.
Ayant promis de faire de son équipe un gouvernement patriotique soumis à un devoir d’exemplarité, le Premier ministre Julien Nkoghe Bekale enregistre de plein fouet son premier camouflet, du reste, pas de moindre.
Doit-il se dédire au point de réduire son engagement de fermeté pris devant l’Assemblée nationale en une simple réponse de Normand ou devrait-t-il pousser les ministres concernés à démissionner ? La question reste posée !
