Gabon : les opérateurs télécom ont abandonné les zones rurales

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Le dernier audit de la qualité de service mené par le gendarme du numérique gabonais ARCEP fait un constat sans appel. Gabon Télécom et Aritel délaissent sciemment la couverture des zones rurales et des axes routiers.

La colère du ministre en charge de l’économie numérique n’a pas de quoi surprendre. C’était hier mercredi, alors que l’ARCEP lui présentait son dernier rapport annuel d’évaluation de la qualité de service des opérateurs. Le constat est amer. Les zones rurales à faible densité de population sont totalement délaissées. Au profit des zones de concentration plus rentables tels que Libreville, Port Gentil ou Franceville. En contradiction avec leur cahier des charges. Les axes routiers sont eux aussi concernés, avec des taux de coupures exceptionnellement élevés.

Patrice Miconi a présenté le rapport au nom du cabinet PMI Conseil. C’est lui qui a eu la charge d’effectuer l’audit. Le cabinet est passé dans plus de 29 villes du Gabon. Il y a fait des tests d’appels, et de téléchargement de données en 2G, 3G, et 4G, afin d’en mesurer la qualité, et le taux de coupure. Ce type d’audit dure en général un mois. Le Gabon est le seul pays de la sous région à effectuer régulièrement ces audits.

2 ans de délai sans résultat

L’ARCEP avait accordé 2 ans aux opérateurs pour mettre la couverture de leur réseau en conformité. Mais rien a changé. Malgré de nombreux investissements consentis dans le secteur par l’Etat gabonais pour les aider. On citera notamment la mise en place du backbone national entre Libreville et Franceville, qui permet aux opérateurs de faire une grande économie en zone rurale et le long des axes routiers. Et d’obtenir une liaison de communication beaucoup plus stable. De plus, l’ARCEP avait accepté d’alléger les précédentes amendes afin d’encourager les opérateurs à investir. Enfin, l’ARCEP a été moteur dans la mise en marche du service universel.

L’Etat vient encore une fois « de se faire arnaquer« . Il faudra donc attendre la décision du prochain conseil de régulation, afin qu’une décision soit prise sur le montant des sanctions. Celle-ci peuvent aller jusqu’à 5% du chiffre d’affaire de l’opérateur. Soit prés de 5 milliards de francs CFA pour chaque opérateur! Une coquette somme qui pourrait finalement contraindre Airtel et Gabon Télécom de prendre le problème à bras le corps.

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Prosper Akouegnon
Prosper possède 15 ans d'expérience dans le journalisme. Il a précedemment travaillé pour le journal le Républicain et Le Scorpion Akéklé à Lomé. Devant la montée en force de la presse en ligne et la chute des presses traditionnelles, il décide de monter le site d'information en ligne AfricTelegraph en 2015 et s'installe au Gabon.

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