Tout semble figé dans le temps avec la marée noire qui s’est déversée entre les verdoyants arbres d’Arboretum Raponda Walker, des parcs nationaux d’Akanda et de Pongara et sur les plages de Libreville depuis quelques jours. Que s’est-il passé ?
Le Responsable de l’Agence nationale des parcs nationaux que nous avons contacté a constaté la pollution sur les plages de Pongara, Akanda et de l’Arboretum Raponda Walker en pleine saison de ponte des tortues luths. Cela, dit-il, représente un danger aux éclosions des bébés tortues qui sortent chaque nuit actuellement.
Pr Lee White, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a expliqué que des mesures d’urgence ont été prises pour nettoyer le pétrole sur les plages en collaboration avec les autorités. Notamment la Direction Générale de l’Environnementet de la Protection de la Nature (DGEPN) pour essayer d’identifier la source dela pollution.
La situation est gérée depuis quelques jours avec toutes les administrations concernées par le scandale. On parle de la Marine marchande, la Direction Générale des Hydrocarbures, le Conseil national de la Mer, la Mairie d’Akanda, etc.
Quant à l’origine de ce scandale, au stade actuel personne ne sait. Des traces d’hydrocarbures ont été identifiées à des dizaines de kilomètres au large des côtes gabonaises. Une enquête est en cours.
Mais certains experts pensent qu’un bateau cargo aurait vidangé son réservoir de carburant en mer. Autrement dit une marée noire parce qu’une nappe noire de pétrole ou de mazout est déversée ou s’est échappée de soutes d’un pétrolier qui flotte sur l’eau et pollue les côtes.
Soit ce mystérieux bateau est en mauvais état, avec des conditions météo très mauvaises, il aurait préféré déverser son chargement et filer à l’anglaise. Les conséquences sont là.
C’est l’environnement qui est dévasté, cette épaisse couche de mazoute qui impacte l’arboretum et la Pointe Denis, déstabilise la reproduction des tortuesluths. Problème.
D’abord, l’état doit pouvoir renforcer sa sécurité maritime en identifiant le nom du bateau, la date de sa construction et de son pays, le propriétaire, le locataire, la capacité de tonnage, le lieu du départ et de sa destination, les membres d’équipage et son capitaine et le dernier contrôle technique.
Ensuite, la lutte contre la pollution maritime, on retrouve les côtes polluées, les déchets et oiseaux mazoutés.
Enfin, si le naufrage n’a pas lieu, c’est que le bateau a pris le large. Et on revient sur le problème de l’origine de cette marée. La sécurité maritime est outillée pour repérer à l’instant approximatif le pollueur et sa destination. Entretemps, les services de l’ANPN se chargent de nettoyer, et à quel prix, les côtes endommagées.
La pollution maritime ou fluviale, on en parle au Gabon. Si elle n’est pas occasionnée par les navires, ce sont les sociétés pétrolières qui sont indexées. Et c’est souvent dénoncé par les ONG environnementales.
En janvier 2019, l’ONG Club de l’amitié avait attiré l’attention des autorités sur un énième cas de pollution à Lambaréné. A l’origine de cette pollution, les pratiques du groupe Maurel & Prom sur le champ d’exploitation d’Onal. Ce sont des nappes de fuel visibles dans les eaux des villages de la zone canton sud qui avaient permis aux riverains de constater le danger.