La grève générale ouvre en principe les boutiques ce 27 mai 2019 sur les rues de Khartoum au Soudan. De nombreux clients sont attendus. Même s’il souffle un vent de division entre leurs rangs.
Le parti Ouma a jeté un pavé dans la mare en se désolidarisant de la grève déclenchée par l’Alliance des contestataires. Sur le plateau de ses réticences, quelque peur que les militaires se cabrent et mettent les pieds dans la tasse des négociations.
Or, justement, c’est pour que cette tasse devienne une assiette bien large où tout le monde et principalement les civils, pourront faire trempette que les manifestants ont décidé de voguer sur la vague de la grève générale. L’objectif est bien connu. Mettre la pression sur les bidasses pour tenter de jouer sur leur appétit vorace qui veut garder à lui seul la tête pensante et dirigeante de la transition au Soudan.
Mais les généraux ont bien leurs raisons de ne pas vouloir céder toutes les rênes de cette transition aux civils. Ils craignent que les islamistes ne reprennent le gouvernail du pays. Et la visite du Général Buhran, le nouveau visage de la direction assistée de la junte militaire en Egypte, en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis renseigne valablement sur cette orientation.
C’est un secret de polichinelle que les trois puissants de la planète arabe mènent un bras de fer avec le camp rival de l’Iran, de la Turquie et du Qatar. Et ces trois aussi ont les yeux rivés sur le Soudan et pleins de convoitise. Si ce pays tombait dans leur escarcelle, leur vis-à-vis s’en trouvera affaibli, surtout sur le flanc de la guerre menée au Yemen.
C’est donc un combat de gladiateurs qui se passe en sourdine au-dessus de la tête des Soudanais, qui ne semblent pas s’en douter. Ou qui s’en doutent bien. Les puissances arabes ne souhaitent pas du tout perdre pied au Soudan. Ils joueront donc de leur poids pour que leur garde-fou le plus sûr en ce moment, notamment la junte militaire, ne flanche pas.
Voilà pourquoi le soutien financier qu’ils apporteront viendra lester davantage les militaires et rendra plus difficile la révolution que veulent faire mûrir et aboutir les révolutionnaires du « nouveau » Soudan. Ils sont prévenus.
Il faudra retrousser les manches et arc-bouter les jarrets pour un bras de fer difficile que leurs imposeront les gros turbans du Golfe, par l’entregent des biceps des généraux putschistes lite.
»La ghutra » est la coiffe des nobles, porté dans le Golfe et dans la péninsule arabique
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