En raison de l’instabilité dans le centre et le nord du pays, le chef de file de l’opposition malienne Soumaïla Cissé se déclare en faveur d’un report des élections municipales du 20 novembre.
C’est la principale information qui filtre au terme de sa rencontre avec le président Ibrahim Boubacar Keïta. Parmi les points essentiels évoqués lors de leur entretien qui a duré près de trois heures, on note « le déficit de dialogue, la nécessité d’organiser des concertations nationales et la situation difficile au nord du pays », a dit d’emblée M. Cissé aux journalistes à l’issue de ce tête à tête au palais présidentiel jeudi soir.
A l’issue de cette rencontre, le président de l’Union pour la République et la démocratie (URD), par ailleurs ancien ministre des Finances, a clairement reconnu les nombreuses incertitudes auxquelles le pays fait face particulièrement dans le nord et le centre. Une situation qui constitue des sérieux obstacles en perspective des phases électorales à venir.
Pour lui, même s’il est souhaitable de voir les élections s’organiser dans tout le pays, il ne reste pas moins conscient que d’ici novembre ce sera difficile que la sécurité soit rétablie partout. « Plus de temps serait encore nécessaire », a-t-il estimé.
« Il reste évident que les dates sont certainement à revoir et que la loi électorale ne semble pas satisfaisante aujourd’hui pour l’opposition », pense-t-il.
Le chef de l’opposition a du reste qualifié l’entretien de « détendu » tout en demandant au chef de l’Etat l’instauration des « journées nationales de concertation » qui ouvrirait un espace propice pour débattre de « tous les problèmes du pays ».
Au sujet du pays, il pense que la vision du président sur le Nord est peu lisible. En plus, regrette-t-il, l’opposition n’a pas été associée aux accords de paix.
Initialement prévues pour se tenir en 2014, c’est à cause de l’instabilité du pays que les élections ont été constamment repoussées. Avant d’en prévoir la tenue au 20 novembre prochain lors d’un Conseil des ministres datant du 10 août.
Rappelons que c’est depuis mars-avril 2012 que le nord du Mali est tombé sous le joug de groupes djihadistes liés à Al-Qaïda. Malgré l’intervention militaire internationale lancée en 2013, à l’initiative de la France, ces groupes ont connu un sérieux recul sans rompre complètement.
En effet, des zones entières échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Même la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes n’a pas pu restaurer la paix.
Commencées dans le Nord, les attaques djihadistes se sont répandues à partir de 2015 vers le centre, puis le sud du pays.
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