Massacre de Sobane : Annihiler le spectre de la guerre civile

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Le summum de la barbarie est atteint au Mali. Dans un imbroglio parfait, les contours du pire sont en train d’être tracés dans la chair de ce pays perclus de douleurs.

95 âmes arrachées à la vie. Sans aucune différenciation entre le faible et le fort, entre l’enfant et l’adulte, entre la femme et l’homme, le massacre a été innommable. Il est difficile de croire que pareille inhumanité puisse encore garnir le cœur d’êtres dits humains au 21e siècle. Hélas ! Sobane témoigne à charge et ses preuves sont horriblement irréfutables.

Et une fois de plus, l’Etat malien montre son incapacité à juguler cette avalanche de crimes et de dérapages meurtriers. Et cette incapacité ne se limite pas seulement à son absence sur le plan sécuritaire et préventif, mais aussi à la difficulté qu’il éprouve à mettre un nom sur le drame humain qui se déroule dans le centre du Mali.

Des terroristes ont sévi à Sobane. D’accord. Mais qui ? Est-ce des milices ? Est-ce un règlement de comptes ? Est-ce l’Etat islamique ? Est-ce une violence intercommunautaire ? Quelle en est la cause ? Qui sont les acteurs ? Qui tire les ficelles ? Voici autant de questions qui lacèrent et dévoilent l’impuissance du gouvernement d’Ibrahim Boubacar Kéïta face à une situation sécuritaire de plus en plus affligeante.

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Pendant ce temps, les tentacules de l’horreur ne font que se développer. Ce qui s’est passé à Sobane semble être une réponse à l’hécatombe d’Ogossagou.

Les Peuls, par le biais de soutiens de groupes terroristes ou de leur propre chef, ont-ils décidé de se venger des Dogons, et plus précisément de la milice Dan Nan Ambassagou ?

C’est une explication qui n’est pas absurde. Ce, d’autant plus que  devant la léthargie de l’exécutif malien face aux atrocités qui ont été commises, les victimes pourraient être plus tentées de mordre dans le fruit de la justice individuelle et personnelle.

L’autre versant de cette situation, qui ne fait que découler de l’attentisme, du laxisme et de l’impuissance du gouvernement malien, est le risque d’une déflagration qui prendra les traits d’une guerre civile.

La milice Dan Nan Ambassagou a en effet pris l’agression de Sobane comme une déclaration de guerre qui appelle une réaction. C’est donc le dénouement du pis-aller.

Et ce sera sans doute le plus grand échec de Ibrahim Boubacar Kéïta s’il ne désamorce pas, au plus vite, cette bombe dont le compte à rebours est déjà enclenché.

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Abdoulaye TRAORE
Correspondant Africtelegraph au Burkina.

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