L’armée malienne est de retour à Kidal. Après plus de six ans d’absence. C’est un acte hautement symbolique.
Kidal était le symbole de l’humiliation de l’armée malienne. La perte de cette ville dominée depuis désormais près d’une décennie par les rebelles touaregs représentait à elle seule la perte du nord par le Mali.
Elle criait chaque jour dans les oreilles du président malien et de son peuple que l’intégrité territoriale était mise à mal et que Ibrahim Boubacar Kéita dirigeait un pays amputé.
Conséquence d’années de gouvernance laxiste, qui défavorisait ces populations au nord du vaste territoire, Kidal a fini par échapper au pouvoir central, qui a été chassé de la plus honteuse des manières.
Ses tentatives d’y revenir par la force se sont également soldées des cuisants échecs. D’où sans doute le choix de la manière douce et concertée, en caressant les revendications des groupes rebelles par l’intégration de leurs combattants dans les rangs des FAMa.
Mais ce retour à Kidal, le retour du nord du Mali dépendra fortement de la mise en oeuvre rigoureuse de l’Accord d’Alger. Ce qui suppose que les règles d’une meilleure décentralisation de Kidal et des localités environnantes soient suivies à la lettre.
Le cas échéant, le 1/3 de l’armée malienne ancienne version risque de se retrouver dans une situation pire qu’avant l’humiliation. Tout cela, en comptant également sur le fait que les négociations ouvertes par le président IBK avec les groupes terroristes aient un dénouement heureux. Le Mali est sur la bonne voie pour retrouver le nord. Mais il reste encore du chemin.