Stabilisation des prix de denrées au Gabon : L’optimisme est permis

Débat sur la vie chère avec Imagine GabonDébat sur la vie chère avec Imagine Gabon
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Quelle perception s’en font-ils ? Comment les consommateurs apprécient-ils les mesures de blocage de prix des produits de première nécessité décidées par le gouvernement en 2012 pour protéger le pouvoir d’achat des ménages et des populations vulnérables ?

Ces questions  étaient au menu des échanges qui se sont  déroulés  le samedi 14 avril dernier à Libreville à la faveur d’un café initié par l’association Imagine Gabon dont le thème était « mécanisme de blocage de prix des produits de première nécessité : bilan et perspectives ». La vie chère au Gabon était donc au centre des débats.

Outre les hommes et les femmes des médias, cette rencontre a connu la participation des membres du patronat, des organisations de la société civile, de l’association des commerçants d’Owendo représenté par leur président, les économistes, les étudiants, des représentants du ministère de l’Agriculture  ainsi que la direction générale de la Concurrence et de la Consommation.

Pour Emmanuel Eyeghe Nze, le directeur général de la Concurrence et de la Consommation (DGCC), par ailleurs principal conférencier du jour, sans être totalement aboutie, la politique du gouvernement en matière de blocage des prix par le mécanisme des dispenses de droits fiscaux est une réussite. Ça, c’est pour le bilan.

Le blocage des prix des denrées de première nécessité qui s’applique sur plus 167 produits est une décision courageuse et salutaire du chef de l’Etat que les populations apprécient à sa juste valeur.

« Le Gabon importe l’essentiel des produits de consommation qui sont vendus sur le marché. Avec la flambée des prix à l’international, sans la politique du gouvernement ayant consisté à défiscaliser les frais de douane de certains produits, la situation aurait été catastrophique pour de nombreux ménages », a-t-il indiqué.

Le même Directeur Général de la DGCC a également précisé que chaque jour son administration déploie des équipes sur le terrain qui assurent les missions de contrôle et qui veillent au grain pour épingler les  contrevenants.

Lesquels sont, non seulement sensibilisés sur le bienfondé des mesures gouvernementales, mais le cas échéant sont aussi frappés des sanctions sous forme d’amendes.

Le débat nourri qui s’en est suivi a permis aux différents intervenants de développer quelques pistes de nature à améliorer ce mécanisme de stabilisation des prix et surtout à résorber la problématique de la couverture alimentaire du pays à l’aide des approches innovantes.

Sans cracher sur l’effort de stabilisation des prix dans lequel le gouvernement de la République est déjà très engagé, les nombreux intervenants ont pointé certains griefs.

D’après leur expérience, la satisfaction liée à l’actuelle politique du gouvernement restera insuffisante si le Gabon n’évolue pas vers  son autosuffisance alimentaire en s’adossant sur la promotion de sa propre agriculture localement.

En plus d’épingler le manque d’une politique cohérente et d’une stratégie nationale de promotion de l’agriculture locale, certains participants sont d’avis qu’en allégeant les prix du riz, poissons, volailles ou autres denrées venant d’ailleurs, cela constitue un frein contre les nationaux qui veulent tenter de se frayer un passage dans l’agroalimentaire.

« Si les Gabonais ne s’intéressent  pas au retour à la terre, c’est à cause des nombreux obstacles notamment le manque de formation, l’inexistence des routes de desserte agricole, les nombreuses barrières et autres postes de contrôles constituent des facteurs bloquants. L’agriculture ne nourrissant pas ceux qui la pratiquent, nombreux préfèrent s’engager dans la politique pour tirer leur épingle de jeu », a soutenu un ressortissant de Mekambo qui a tenté l’expérience dans le domaine avant de jeter l’éponge.

Le gouvernement, a conclu le directeur général de la concurrence et de la consommation, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin pour soulager la misère des populations.

Prochains postes de dépenses visés pour amplifier également les mécanismes de stabilisation des prix le loyer, le transport, l’éducation et la santé bien entendu.

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William Tambwe
William Tambwe, chroniqueur et éditorialiste pour Africtelegraph.

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