Attendu dans son traditionnel discours de fin d’année, Faure Gnassingbé a oublié les maux de son pays. Il a en effet occulté les vrais problèmes au profit des sujets superflus.
Une chose est certaine. Dans son discours survenu tardivement, le président togolais a fait comprendre qu’il n’accepterait plus que « des gens descendent dans les rues ». S’agissant de son éventuel départ, il a fait comprendre qu’il en est pas question. Au contraire, il s’est beaucoup appesanti sur ses différentes réalisations. Il se dit convaincu que personne ne pourra faire mieux que lui.
Mais, sa préoccupation n’est pas de rechercher des voies et moyens pour une solution durable à la crise. Faure Gnassingbé se préoccupe beaucoup de son pouvoir. Autrement, il chahute les différents leaders de l’opposition. « Je voudrais réaffirmer que la cohésion sociale doit rester pour nous tous un objectif cardinal, dont il est tenu compte en toutes circonstances », a dit le président Togolais.
Selon le chef de l’Etat, les réformes à mener dans le sens d’une amélioration des normes et des cadres existants ne sont pas incompatibles avec le maintien de la paix civile. « Nous avons fait le choix de la démocratie. Il implique une architecture institutionnelle stable, qui se conforte progressivement en s’adaptant aux évolutions légitimes souhaitées par le peuple », ajoute t-il.
Pour Faure Gnassingbé, « il implique aussi que l’ensemble des acteurs politiques acceptent de se conformer aux règles, et d’exercer leurs prérogatives dans le respect des droits et libertés de tous les citoyens ».
En réalité, les leaders de l’opposition ou membres de la société civile doivent bien garder leur mal en patience. Puisque, le chef de l’Etat togolais s’est montré comme étant un homme fort qui n’a pas peur. A l’en croire, plusieurs opposants se livrent uniquement au dilatoire. « Récemment, la culture du vivre-ensemble, la courtoisie et la fraternité ont été affectées par des attitudes, des postures et des comportements qui sont aux antipodes de nos valeurs », déclare t-il dans son discours.
Pour Faure Gnassingbé, c’est une situation intolérable et préjudiciable à notre marche commune. Il a fait comprendre que « les auteurs responsables d’actes de violence, de destruction et de meurtres doivent être recherchés et soumis aux rigueurs de la loi afin de préserver notre société de ces menaces », tient-il à préciser.
Compte tenu de tout cela, Faure Gnassingbé sera un homme difficile à convaincre. « En 2018, nos concitoyens seront plusieurs fois appelés à décider, par le vote, des grandes orientations de la vie nationale. L’aboutissement du processus de décentralisation permettra aux collectivités territoriales de se doter de représentants élus à l’issue des consultations locales attendues avec impatience », a-t-il renseigné.
D’après lui, c’est une excellente occasion pour les nombreux talents, jeunes, femmes et hommes de qualité de se mettre au service de leurs communautés respectives et de la nation toute entière en prenant en main la démocratie et la gouvernance à la base. « L’élection des députés à l’Assemblée nationale constituera également un important rendez-vous démocratique auquel je convie la classe politique et l’ensemble des électeurs à participer dans un esprit constructif », poursuit-il.
Malgré son discours, l’opposition continue d’envahir les rues de Lomé. Elle réclame, entre autres, la révision du cadre électoral avec le droit de vote accordé à la diaspora, le déverrouillage des institutions de la République ainsi que la libération de tous les prisonniers politiques.