« Il y a aujourd’hui environ neuf partenariats stratégiques qui sont lancés, ces quinze dernières années, entre l’Afrique et l’Europe, les États-Unis, l’Inde, le Japon, la Chine, la Corée du nord, la Turquie, la Ligue des États arabes, l’Amérique du Sud et avec l’Israël en cours ». C’est du moins ce qu’a déclaré, le professeur Abdoulaye Bathily.
«D’abord l’initiative appartient aux États partenaires extérieurs concernés, c’est eux qui ont décidé de tenir ces sommets, ce n’est pas une initiative africaine », a dit le professeur Bathily. Ensuite, avant le sommet, au niveau de chacun de ces États partenaires, qu’ils soient collectif ou individuel, notre interlocuteur a fait savoir, à la presse sénégalaise, particulièrement sud quotidien, « qu’il y a une préparation méticuleuse. Ils réunissent leurs entrepreneurs et tous les secteurs qui sont concernés par l’Afrique, ils définissent un plan d’actions, une stratégie et une résolution à soumettre au sommet».
L’ancien représentant spécial du Secrétaire général des Nations-unies (Onu) pour l’Afrique centrale dénonce une absence totale de préparation au niveau africain.
«Quand ces rencontres portent sur des questions économiques par exemple, les autres viennent avec leurs entrepreneurs, leurs compagnies nationales ou multinationales qui ont des intérêts bien précis dans chaque pays africain », dit-il. Pendant ce temps, au niveau des États africains qui ne sont pas à l’initiative de ces sommets, il n’y a même pas de préparation effective à l’échelle nationale.
Pour le professeur Bathily, «Aujourd’hui, il y a beaucoup de travaux qui montrent très clairement que sans doute l’arrivée en scène de la Chine a permis à beaucoup d’États africains de construire des infrastructures dans les domaines des routes, chemins de fer, des ports, des salles de spectacle, des parlements et autres».
Mais au fond, fait-il savoir, « il y a beaucoup de critiques qui sont faites par rapport à ce partenariat Chinois ». Selon lui, on parle du saccage des conditions environnementales d’exploitation minière également quelque fois, les entreprises chinoises viennent clé en main avec la main d’œuvre.
Autrement dit, comment les compagnies étrangères sous le couvert de ces partenariats avec l’appui des États extérieurs pompent les ressources du continent à travers les prix et les contrats d’exploitations fixés dans des conditions totalement opaques. Ensuite, 35% représentent les ressources découlant de l’économie criminelle (transferts illicites, l’argent de la drogue, trafics de marchandises).
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