Le Général Gaïd Salah s’affiche désormais comme le véritable décideur en Algérie.
Plus proche d’Abdelaziz Bouteflika que Gaïd Salah, il est difficile d’en trouver. Parce que pour être chef d’état-major de l’armée et avoir ainsi la clé du point le plus faible d’un régime bâti sur la dictature, il est compliqué de trouver meilleur poste de nomination.
Mais le militaire, en fin limier, a su humer le vent de l’opportunisme et a grimpé sans tarder et avec une vélocité remarquable sur la vague de la contestation populaire.
Jouissant d’une bonne assise au sein de la Grande muette, craint et respecté, Gaïd Salah est vite apparu aux yeux des manifestants comme celui qui pouvait faire plier définitivement l’échine au patriarche brinquebalant en fauteuil roulant.
Il a donc habilement manœuvré pour se mettre s’insérer dans le trafic menant au tableau de bord du pouvoir. Ne pouvant perpétrer un coup d’Etat dans une atmosphère planétaire de plus en plus hostile et acide envers les pronunciamiento, il s’est donc assis sur la Constitution, a tenu en laisse le successeur du président déchu.
Il reste maintenant à se faire accepter par la vague houleuse et déferlante des vendredis. Pour ça, rien de mieux que de trouver les moyens de contenter sa rage et son courroux : activer le levier de la lutte anti-corruption. Et jeter ainsi donc en prison tous ceux que la rue indexe comme ayant été les actionnaires majoritaires de leurs misères et souffrances pendant toutes ces années.
Certes, dehors, les Algériens ne sont pas contents et réclament aussi son départ. Mais il tient jusque-là, comptant les jours qui passent priant pour que le 4 juillet arrive. Quel est son dessein ? Va-t-il valser le treillis pour s’engoncer dans un costume trois-pièces de civil pour se jeter dans la course ? C’est une éventualité. Mais encore faut-il arriver au 4 juillet.
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