Arrestation de masse après les élections. Retenant le délit de « tentative d’attroupement non-armé », la justice tchadienne a condamnée à 4 mois d’emprisonnement avec sursis, le 14 avril 2016, les quatres leaders de la société civile qui avaient initié un mouvement de protestation avant la récente élection présidentielle.
Arrestation de masse après les élections au Tchad. Les quatre leaders de l’opposition, issus de l’Union des syndicats du Tchad (UST) et des mouvements « Ca suffit », « Trop c’est trop » et Iyina (« On est fatigués », en français), écopent de quatre mois d’emprisonnement avec sursis, pour tentative d’attroupement non-armé, selon un jugement du tribunal de Ndjamena prononcé ce jeudi.
Les quatre manifestants, Mahamat Nour Ahmed Ibedou, Younous Mahadjir, Nadjo Kaina Palmer et Céline Narmadji, accusés pour trois chefs d’accusatiion dont, provocation à un attroupement non autorisé, tentative d’atteinte à l’ordre public et opposition à l’exercice d’une autorité légitime, avait manifesté contre la candidature à un cinquième mandat du président Idriss Déby Itno, au pouvoir depuis 26 ans. Un cinquième leader arrêté plusieurs jours après eux, attend toujours sa condamnation, d’après des sources judiciaires.
Le 7 avril dernier, le parquet avait requis six mois de prison ferme pour ces opposants, décision que Frédéric Nanadjingue, l’un des avocats des manifestants, avait qualifié de « décision purement politique venant de l’exécutif ».
L’élection présidentielle au Tchad s’est déroulée le dimanche 10 avril 2016 dans le calme, avec la présence massive des forces de police et de gendarmerie, également déployées aux abords du palais de justice pour le bon déroulement du procès des quatre leaders de la société civile. Les résultats du scrutin sont attendus dans les dix prochains jours.
Le gouvernement a interdit toute manifestation, car le pays a été confronté ces dernières semaines à des séries de contestations inédites, avec en supplément un mouvement de lycéens, survenue après le viol d’une jeune Tchadienne par des fils de dignitaires.
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