Après l’arrestation et le démentiellement par les forces armées nigérianes du réseau qui ravitaillait membres de Boko Haram en carburant, ces derniers ont décidé de fabriquer du biocarburant à base d’huile d’arachide mettant ainsi leurs fournisseurs au chômage.
Le groupe terroriste Boko Haram fabrique désormais du biocarburant en mélangeant grossièrement du sel et de l’huile d’arachide volés aux villageois de Sambisa, au nord-est du pays et dans ses alentours. Cette activité a été expliquée par Ya-Mairam Ya-Malaye, une ancienne otage enlevée avec d’autres femmes en 2014 et qui s’est échappée la semaine dernière.
Le biocarburant servait à combler la pénurie causée par la rupture en ravitaillement de carburant imposée à leurs fournisseurs par les forces armées nigérianes.
Pour remplir les réservoirs de leurs motos, les terroristes payaient à prix d’or leurs bidons d’essence, entre 222 et 311 euros, soit environ 145.632 et 204.016 FCFA le bidon de 25 litres qui coûte normalement 11,5 euros (7.544 FCFA).
« C’était un commerce très lucratif pour les vendeurs », a indiqué Babakura Kolo, membre d’une milice citoyenne à Maiduguri et qui a contribué au démantèlement de ce réseau de trafiquants d’essence.
Ce trafic a été récemment interrompu grâce à la diligence des militaires et de certains combattants de la société civile qui travaillent avec eux. Cela a ainsi affecté les activités des terroristes. « Depuis qu’on a identifié et arrêté ces revendeurs et qu’on a coupé les routes qu’ils empruntaient, Boko Haram est en grande difficulté », a alors confié un des militaires.
Les fournisseurs ont également été dissuadés dans leurs opérations par les bombardements aériens de l’armée, dirigés vers les terroristes ainsi que le renforcement de la sécurité aux frontières.
Rappelons qu’en janvier 2015, le Nigeria, le Cameroun, le Niger et le Tchad, ont lancé une vaste offensive contre Boko Haram et ont à ce titre regagné des territoires conquis en 2014 par ce groupe. De leurs exactions, l’on dénombre depuis 2009 plus de 20.000 morts et 2,6 millions déplacés.
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