Après avoir relevé certaines insuffisances dans le procès de l’ex première dame ivoirienne, Simone Gbagbo, prévu le 31 mai 2016 à la Cour d’assises d’Abidjan, des organisations de défense des droits de l’homme constituées en partie civile, ont choisi de ne pas prendre part à cette action de justice, qualifiée par ces derniers « de simulation ».
« Nos avocats n’ont pas eu accès à toutes les étapes de la procédure. N’y ayant pas eu accès, sur quelle base vont-ils défendre leurs dossiers ? Cela ne servira à rien d’aller faire», a indiqué Pierre Kouamé Adjoumani, président de l’ONG LIDHO. Il a ainsi fait part des raisons qui l’ont conduit, lui et d’autres mouvements ivoiriens à décider, via un communiqué conjoint, de ne pas assister demain mardi, au procès de Simone Gbagbo, accusée de crime contre l’humanité.
L’épouse de l’ancien président, actuellement incarcérée à Abidjan, passera le 31 mai prochain devant la cour d’assises d’Abidjan pour répondre des accusations de crime contre l’humanité, crime contre les prisonniers de guerre et crimes contre les populations civiles, commis lors de la crise postélectorale de 2010-2011 qui avait fait plus de 3000 morts en cinq mois.
La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH), la Ligue ivoirienne des droits de l’homme (LIDHO) et le Mouvement ivoirien des droits de l’homme (MIDH) sont autant de mouvements qui s’insurgent contre le fait d’avoir, d’après eux, été tenus à l’écart. Et ils évoquent un procès qui manque de pertinence.
« Simone Gbagbo est accusée d’un acte qu’elle aurait commis en bande organisée, alors pourquoi est-elle jugée seule ? », interroge de nouveau, Pierre Kouamé Adjoumani.
Agée de 66 ans, Simone Gbagbo est également poursuivie pour crimes contre l’humanité par la CPI mais la justice ivoirienne ne l’entend pas de cette oreille et préfère la garder dans son pays.
Autant les mouvements de la société civile protestent, autant les avocats de l’accusée haussent le ton. « Ces accusations sont créées de toute pièce pour faire plaisir à une certaine communauté internationale. C’est dommage! Trop c’est trop! », S’est offusqué Me Mathurin Dirabou, l’ un des avocats de Simone Gbagbo.
Be the first to comment on "Côte d’Ivoire : Des ONG dénoncent le procès de Simone Gbagbo"