Le Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) a annoncé mardi que l’attaque perpétrée vendredi à Bosso dans le sud-est du Niger par le groupe terroriste Boko Haram, a entraîné le déplacement de près de 50.000 personnes.
« Un nombre estimé de 50.000 personnes ont fui l’attaque de vendredi et la majorité d’entre elles se sont rendues à pied dans la ville de Toumour, à 30 km à l’ouest de Bosso », a confirmé à Genève, Adrian Edwards, le porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Quelques jours après que le gouvernement ait annoncé que la localité de « Bosso est totalement sous contrôle », les déplacements des populations qui ont succédé les attaques des terroristes de Boko Haram dans cette zone, vendredi dernier témoignent évidemment du contraire.
« Les éléments de Boko Haram sont restés à Bosso de 18H30 (17H30 GMT) à 2h de matin. Ils ont tiré à l’arme lourde. Tout le monde a commencé à fuir à l’aube », a confié un membre de la presse locale.
Selon lui, Boko Haram est revenu à Bosso dimanche soir après le départ du ministre de la Défense Hassoumi Massaoudou et a engagé de violents combats avec les troupes nigériennes qui avaient été redéployées dans la petite ville. Celles-ci se seraient retirées en laissant la ville aux mains des terroristes.
D’autres sources confient que certains des déplacés, en manque de nourriture et d’eau, prennent des voitures commerciales en direction de la localité de Diffa, située à 140 km à l’ouest de Bosso, ou Kabelawa, au nord de Bosso, où se trouve un camp qui abrite déjà près de 10.000 personnes, sa capacité totale. Les autres attendent qu’on vienne les chercher et nombreux d‘entre eux n’ont plus d’abri et ont besoin d’aide.
Diffa accueille déjà plus de 240.000 réfugiés et déplacés, dont des milliers s’approvisionnent auprès d’une population locale déjà très pauvre.
M. Edwards, le porte-parole du HCR a annoncé qu’une équipe sera déployée dans la région de Diffa cette semaine et le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha) de Niamey a évoqué lundi la satisfaction des besoins les plus urgents par la mise à disposition de l’eau, la nourriture, des abris et des soins médicaux. L’organisation demande par ailleurs à la communauté internationale d’accroître son soutien financier envers ce pays dévasté et affaibli.
Le HCR a quitté Bosso en février 2015, date à laquelle le Niger est entré en guerre contre les insurgés. L’organisation travaille dès lors avec les autorités et des partenaires locaux afin de mettre sur pied une véritable solution de sortie de crise et d’aide pour les victimes de cette attaque, présentée comme l’ une des plus meurtrières menées par Boko Haram dans ce pays où les autorités établissent un bilan actualisé de 55 morts du côté de Boko Haram et 26 morts dans l’autre camp.
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