Le Procureur de la République près le tribunal de première instance de Libreville, Styve Essa Ndong, a annoncé mardi à Libreville dans un point de presse la mise en demeure de Jean Ping. Il l’a appelé à comparaître comme prévenu à la prochaine audience au tribunal de Libreville.
« Le parquet de Libreville met en demeure Jean Ping, à comparaître comme prévenu à la prochaine audience, car nul n’est au-dessus de la loi et force reste à celle-ci », a annoncé le procureur de la République, désignant le candidat déclaré au scrutin présidentiel à venir qui est accusé par la justice gabonaise, d’avoir proféré de graves propos incitant la population à la haine, à la désunion des citoyens et à braver l’autorité de l’Etat.
Jean Ping est poursuivi dans l’affaire de l’éradication de ceux qu’il avait qualifiés de « cafards », lors d’une de ses tournées politiques à l’intérieur du pays, qualifiée d’atteinte à l’ordre et à la sécurité publique. Ses propos ont été publiés en grande pompe par les médias.
La justice gabonaise lui reproche également d’avoir diffamé le Chef de l’Etat, Ali Bongo Ondimba, qui a porté plainte contre lui.
Convoqué le 3 juin dernier à la police judiciaire, dans le cadre d’une enquête préliminaire relative à cette affaire, Jean Ping ne s’est pas présenté.
A l’audience du 17 juin au tribunal correctionnel de Libreville, Jean Ping s’est encore montré indifférent. Il était absent. Ce qui a poussé le procureur de la République à tirer la sonnette d’alarme.
Le procureur de la République a également averti certaines ONGs qui, d’après lui, avaient employé des propos à caractère extrémistes. Ces dernières pourraient être frappées par l’article 88 du code pénal qui prévoit que, « sera puni d’un emprisonnement de six à cinq ans et d’une amende de 24 000 à 250 000 FCFA, quiconque participera de quelque manière que ce soit à toute propagande écrite ou orale tendant à troubler la paix publique, à inciter à la révolte contre les autorités de l’Etat, à porter atteinte à la République dans le prestige de ses institutions, à provoquer la désunion des citoyens, à instituer la haine raciale, religieuse ou tribale et, de façon générale à nuire aux intérêts vitaux de l’Etat et la nation ».
Sachant qu’il ne s’était pas présenté à une première convocation, la question est de savoir si Jean Ping affrontera finalement la justice. Le problème reste entier puisque l’opposant dénonce un « harcèlement judiciaire » dont l’issue souhaitée, selon lui, est de le rendre inéligible à l’élection présidentielle du 27 août prochain.
Pour Maître Jean-Remy Banzanza, l’avocat de Jean Ping qui a animé une conférence de presse mercredi, le procureur de la République a soulevé une polémique inutile. Il a affirmé que son client était bien représenté à l’audience du 17 juin 2016.
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