Le nouveau code pénal camerounais est au centre d’une grande polémique. Le Président Paul Biya a refusé de promulguer sa première version. Il n’accepte pas de voir l’article qui prévoit l’immunité pour les ministres en fonction. Et dans la rue, un autre débat a surgi. Les inégalités et les modes de vie évoqués dans certains des 370 articles dudit code font réagir la société. Surtout le délit d’adultère.
Le nouveau code pénal prévoit la pénalisation de l’adultère dans un pays polygame. La mendicité est également punie au moment où 37,5% de la population vit dans la pauvreté. Pour les loyers impayés, le locataire peut faire la prison.
L’article 361 prévoit une peine de prison de un à deux mois ou une amende de 25.000 à 100.000 francs CFA pour la femme mariée qui a des rapports sexuels avec un autre homme que son mari.
L’alinéa 2 prévoit les mêmes sanctions pour le mari pris en faute avec d’autres femmes que son ou ses épouses.
« La moitié des maris camerounais ira en prison à coup sûr. La totalité des épouses camerounaises se retrouvera derrière les barreaux », a avancé un citoyen camerounais.
Pour le député Deffo Oumbe Sangong, les modèles des sociétés diffèrent. « Il faut que vous sachiez que nous avons notre culture, on ne devrait pas tout copier de ce qui vient de l’Europe », a-t-il dit.
Le caractère homophobe de la législation du Cameroun est renforcé. Elle prévoit cinq ans de prison contre les homosexuels.
Pour le locataire qui ne paie pas son loyer pendant deux mois, il risque une peine de prison de six mois à trois ans et une amende de 100.000 à 300.000 FCFA.
La mendicité est désormais passible de trois mois à trois ans de prison et d’une amende de 50.000 à 500.000 FCFA, tout comme le vagabondage (six mois à deux ans de prison).
La peine de mort est également maintenue dans ce code.
Le nouveau code devrait être adopté hier après la révision des textes contestés par le Chef de l’Etat.
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