Pour tenter de débloquer le chemin du Dialogue, les évêques catholiques ont résolu de s’impliquer dans le mécanisme qui garantirait au mieux un processus électoral crédible et apaisé. Il s’agit notamment de deux points essentiels, à savoir : la récusation du facilitateur désigné par l’Union africaine, Edem Kodjo, et les mesures dites d’apaisement telles que la libération des prisonniers politiques, la fin des poursuites contre les leaders de l’opposition. Les prélats se disent très préoccupés par ce blocage qui persiste quant à la tenue du Dialogue politique en RDC.
Les deux parties en présence, en l’occurrence, l’opposition et la majorité, ont difficile à transcender leurs intérêts respectifs pour mettre en avant celui de la République. De part et d’autre, les lignes ne semblent pas bouger et il n’y a aucune concession pour relancer le processus du Dialogue. On ne sait comment s’en sortir face à l’obstination d’Edem Kodjo de rester en place et des parties en présence de mettre un peu d’eau dans leur vin.
Les évêques catholiques se sont invités au débat en apportant leur sollicitude pastorale au processus du Dialogue. Ils sont déterminés pour décanter la situation et permettre l’avancement du processus. C’est ainsi que depuis le 10 août dernier, ils se sont lancés dans cet exercice laborieux de rapprochement des vues entre l‘opposition et la majorité. Cela, dans la perspective d’amener les deux camps à lever en synergie les obstacles pour la réussite du Dialogue et des élections à venir. Il s’agit, comme l’a déclaré l’abbé Léonard Santedi, le secrétaire général de la Cénco, « d’écouter d’abord, puis de rapprocher les deux parties ».
Après avoir conféré antérieurement avec le président de la République du Congo, Denis Sassou N’Guesso, ainsi qu’avec le groupe de soutien à la facilitation, la Cénco a décidé, cette fois-ci, de consulter les différents acteurs de la crise. Le facilitateur de l’UA Edem Kodjo, les délégués de la majorité ainsi que ceux des différentes composantes du Rassemblement, l’UDPS et la Dynamique de l’opposition figurent dans l’agenda de travail des évêques catholiques. Ces derniers espèrent obtenir gain de cause. Les prélats catholiques se disent confiants quant à l’aboutissement de leur démarche même si elle paraît difficile au regard des calculs politiques développés dans un camp comme dans l’autre.
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