Quand il s’agit d’organiser des séminaires et des ateliers de formation contre le fléau, des pays comme les Etats-Unis et la France sont au devant de la scène. Maintenant que la cybercriminalité montre ses griffes dans la sous-région d’Afrique centrale, les grandes puissances s’illustrent par le silence, que cache-t-on derrière ce jeu ?
Dans la suite de la crise post-électorale au Gabon, il ne se passe pas un seul jour sans que les révélations s’accumulent. Elles sont particulièrement accablantes contre le candidat Jean Ping et les méthodes à forte dose de cybercriminalité qu’il a mises en place pour accéder au pouvoir.
Peut-on dans ces conditions continuer de croire ou de considérer les premières conclusions de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne (UE) rendues publiques lundi 30 août dernier à Libreville par Mariya Gabriel et son équipe comme une base sérieuse et impartiale pour accuser le pouvoir en place d’avoir manipulé les résultats en sa faveur lors de l’élection présidentielle gabonaise du 27 août dernier ?
Rien n’est moins sûr. Au contraire, si l’on s’en tient aux récentes révélations post-électorales de Yeo Sihifowa Namogoh, jeune informaticien ivoirien qui a affirmé avoir été recruté pour centraliser les résultats de l’élection présidentielle pour le compte de Jean Ping, tout porte à croire que s’il y a eu manipulation des résultats électoraux, c’est bien en faveur du candidat Jean Ping qu’une telle opération a été accomplie.
En plus des accointances observées entre Xavier Noc, analyste et membre de la Mission d’observation de l’Union européenne, qui aurait passé quatre heures de temps avec Zacharie Myboto, mardi soir 30 août en sa résidence de Libreville au moment où tout le pays retenait son souffle dans l’attente de l’annonce des résultats par la Cénap, l’arrestation du cybercriminel par les forces de sécurité gabonaises est donc venue balayer les doutes qui pouvaient encore subsister sur les tripatouillages qui ont émaillé ces élections et qui en est le véritable auteur.
Selon Yeo Sihifowa Namogoh, le cerveau de la bande, au moment où Ping se déclarait vainqueur, son Quartier général n’avait que les chiffres d’environ 600 d’abord puis 1600 bureaux de vote sur un total de 2579. Voilà qui est bien clair et précis!
Pendant ce temps, l’on observe avec curiosité l’assourdissant silence de la part de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne qui s’était pourtant empressée de pondre un rapport non équilibré sur un ton inquisiteur contre le pouvoir.
A en croire un communiqué émanant de la Côte d’Ivoire, son pays d’origine, le jeune informaticien Yeo Sihifowa et 5 autres membres de son équipe seraient reconnus comme auteurs de plusieurs actions de cybercriminalité déjà accomplies dans d’autres pays de la sous-région comme le Congo, la Guinée Equatoriale…
N’est-ce pas là une occasion de rêve qui doit faire sortir du bois les grandes puissances de ce monde à l’instar des Etats-Unis, la France et d’autres qui sont en proie au terrorisme. Sachant bien entendu qu’entre le terrorisme et la cybercriminalité, il n’y a qu’un tout petit pas à franchir ?
Le moment est donc venu pour la Mission d’observation de l’Union européenne de revoir sa copie et de rééquilibrer son rapport pour que la communauté internationale sache véritablement à quoi s’en tenir.
Sauf à nous dire que cette Mission aurait des œillères.