Le Gabon ne gagnera rien d’une alternance où les Pédégistes déchus se règlent des comptes. C’est la substance à retenir de l’ interview passée par Minlama Mintogo, candidat malheureux à la présidentielle du 27 août 2016, dans les ondes de Télé Sud.
A travers une interview qu’il a fait passer sur le plateau de Télévision Télé Sud et retransmise dans la soirée de mercredi 7 septembre dernier, Minlama Mintogo, qui se dit s’être présenté au titre de candidat de l’interposition à la présidentielle du 27 août dernier, a fait des révélations qui nécessitent que l’on s’y attarde.
D’entrée, il se dit reconnaitre le verdict des urnes tout en félicitant le candidat qui a été déclaré vainqueur. En même temps, il avoue que toutes les contestations à présenter doivent se faire dans le respect de la loi gabonaise.
Sa reconnaissance des résultats donnés par la Commission électorale nationale autonome et permanente (Cénap) n’est pas assimilable à une sorte d’allégeance faite au candidat Ali Bongo, indique-t-il.
Une manière pour lui de battre en brèche les accusations selon lesquelles il serait un pion au service d’Ali Bongo Ondimba.
Son engagement en politique après la mort d’André Mba Obame, déclare-t-il, vise à perpétuer l’œuvre et la vision de son mentor qu’il considère comme celui qui aurait pu porter haut l’étendard du Gabon.
Arrivé en 9ème position sur 10 candidats, Minlama Mintogo épingle plusieurs autres aspects qui ont été observés tout le long de la campagne électorale.
Dans ce registre, il dit avoir été déçu par la pauvreté qui a caractérisé les débats durant la campagne électorale.
« Pas un programme sérieux ou ambitieux qui prend en compte les nombreuses attentes des populations. Les différents candidats se sont contentés de tirer en bas de la ceinture, faisant du départ d’Ali Bongo Ondimba leur cheval de bataille », relève-t-il.
Pour le candidat de l’interposition, il est hors de question de donner un blanc-seing à ceux qui cultivent la politique de la terre brulée et qui mettent le pays à feu et sang.
Il a rappelé au passage que lors de la crise post-électorale après la présidentielle de 2009, l’une des grandes leçons qu’il retient de la part d’André Mba Obame est celle de lui avoir fait lire la sagesse de Salomon pour départager deux femmes qui se disputaient un bébé.
Qui de celle qui a accepté de fendre le bébé en deux et de celle qui a préféré voir son bébé entier entre les mains de la partie adverse est la vraie mère de l’enfant ?
L’interrogation est bien trouvée au regard des violences qui secouent actuellement le Gabon. Les Gabonais ont-ils réellement besoin de ces violences qui les déchirent entre eux, s’interroge-t-il.
« Ils viennent tous du Parti Démocratique Gabonais (PDG, au pouvoir) et le fait d’en être sortis ne signifie pas qu’il faut faire table rase de leur passé ou qu’ils soient devenus par miracle des saints. Si c’est cela l’alternance que l’on propose aux Gabonais, ça ne sera qu’une alternance galvaudée », soutient Minlama Mintogo en épilogue.
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