Ce lundi 19 décembre 2016, plusieurs points de Kinshasa, la capitale congolaise, ont subi les affres des heurts épars qui ont paralysé la ville.
Tout était parti pour que la manifestation soit pacifique dès lors que toutes les autorisations avaient été obtenues. Malheureusement, pour n’avoir pas accepté leur présence, des jeunes manifestants ont engagé des violents heurts contre la police anti-émeute à Kinshasa avant le début de cette marche dite hostile contre le président congolais Joseph Kabila.
Vers 11h00, alors qu’ils voulaient forcer le passage pour se rendre au Palais du Peuple (Parlement), les policiers se sont mis à disperser à coup de grenades lacrymogènes plusieurs centaines de personnes qui leur lançaient des pierres, a-t-on appris ce lundi.
Bien avant, sur une autre grande voie en plein cœur de Kinshasa, des échauffourées semblables s’étaient produites entre les forces de l’ordre et quelques dizaines de manifestants scandant en français ou en lingala « Kabila akende ! » et « Kabila dégage ! ».
Sous un ciel couvert de fumée rose provoquée par les lacrymogènes tirés par les forces de l’ordre, l’on voyait apparaitre des étendards blanc et bleu de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), la formation chère à Étienne Tshisekedi, tête de proue et figure emblématique de l’opposition congolaise.
A Limete, le quartier qui abrite le siège de l’UDPS, dans le centre-ouest de Kinshasa, avant même les affrontements, des journalistes indiquent avoir vu un minibus et une voiture incendiés.
A l’échangeur de Limete, point de départ de la manifestation prévue pour s’ébranler à 13h00, des manifestants ont détruit avec le feu un portrait géant du président Kabila appelant au « dialogue » pour désamorcer la crise politique dans laquelle le pays semble plongé depuis sa réélection contestée en novembre 2011.
Sur le boulevard Lumumba, la principale artère qui traverse le quartier Limete, plusieurs pneus ont été incendiés sur la chaussée en divers endroits et des jeunes activistes bloquaient les accès aux rares véhicules qui tentaient de s’aventurer dans le coin. Seuls les journalistes pouvaient passer sans grande peine.
D’autres échauffourées, apprend-t-on de source diplomatique se faisaient également signaler dans la partie sud de la capitale congolaise en divers endroits sur la voie qui conduit à l’aéroport international de Ndjili.
Le bilan fait étant de six morts. Il s’agit de deux policiers qui ont été tués dans l’attaque d’une permanence du parti présidentiel à Limete et quatre cils. L’annonce a été faite par Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement congolais. Selon des témoins, un de ces policiers a été brulé vif. Des pillages sont également signalés.
L’origine du problème
Faisant bloc autour de M. Tshisekedi, le charismatique leader de l’UDPS, un « Rassemblement » des principaux partis d’opposition a appelé à manifester lundi dans tout le Congo.
Principal message véhiculé en cette occasion : signifier à M. Kabila son « préavis », trois mois avant l’expiration de son mandat, le 20 décembre et exiger la convocation de la présidentielle censée avoir lieu avant cette date.
Ayant accompli ses deux mandats, la Constitution congolaise lui interdit de se représenter une 3ème fois. Mais, Kabila ne donne aucun signe de vouloir quitter le pouvoir.
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