Au Mali, plusieurs personnes ont démissionné du parti présidentiel. Les députés démissionnaires dénoncent la mauvaise gouvernance et le manque de vision du chef de l’Etat sur la situation du Nord du pays.
Pour montrer leur mécontentement et crier leur ras-le-bol, quatre députés du Rassemblement pour le Mali (RPM, au pouvoir) ont quitté les rangs du parti. Ces quatre parlementaires qui sont allés grossir les rangs de l’opposition, ont voulu par ce geste pointé du doigt la « mauvaise gouvernance » qui règne sous le magister du chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Keïta.
Si l’on enlève ces quatre députés qui pointent désormais au sein de l’Alliance démocratique pour la paix (ADP), un parti ayant quitté la majorité en août, il ne reste plus que 75 sièges sur 147 à l’Assemblée nationale pour le RPM.
D’après le sociologue malien Youssouf Touré, ceci cache mal les germes d’un « vrai malaise ». C’est rare de voir des parlementaires quitter le pouvoir pour l’opposition. C’est souvent l’inverse qui se fait, ajoute-t-il.
Dans une déclaration commune, les quatre députés démissionnaires indiquent que « trois ans après l’élection à la magistrature suprême du président Ibrahim Boubacar Keïta, le constat est amer ».
« Rien n’avance dans la crise du Nord qui s’est enlisée, sans aucune lueur de résolution de la part des gouvernements successifs … Les pratiques de mauvaise gestion s’accumulent et désespèrent les Maliens », peut-on lire dans leur lettre de démission.
L’autorité de l’Etat est sapée, affirment-ils. Avant d’épingler « l’absence de vision » du gouvernement, notamment sur la question du chômage de la jeunesse.
Pour Soumaïla Cissé, chef de file de l’opposition très critique contre le pouvoir, le président n’a aucune vision sur le Nord. Ou peut-être, souligne-t-il, s’il en a une, alors faudra-t-il dans ce cas bien l’expliquée », avait-il déploré à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat le 8 septembre.
Tombé en mars-avril 2012, le nord du Mali reste sous l’emprise de groupes jihadistes liés à Al-Qaïda. Ces groupes en ont été en grande partie chassés grâce notamment au lancement en 2013, à l’initiative de la France, d’une intervention militaire internationale, qui se poursuit actuellement.
Malheureusement, des vastes zones échappent encore au contrôle des forces maliennes et étrangères. Même la signature en mai-juin 2015 d’un accord de paix censé isoler définitivement les jihadistes n’y fit rien.
Be the first to comment on "Mali : Démissions en série au parti présidentiel"