Au cours d’une rencontre du comité de suivi du programme de démobilisation dit « DDRR » tenue mercredi dernier, le président centrafricain, Faustin-Archange Touadéra, a de nouveau appelé les groupes armés qui menacent toujours la paix en Centrafrique à déposer les armes. Quelques jours après sa nomination par le Pape François, le nouveau Cardinal, Dieudonné Nzapalainga, est déjà sur le terrain des violences.
Entre six et neuf personnes sont mortes à Kaga Bandoro (centre) dans des affrontements qui ont également fait 17 blessés graves. A l’origine: quatre miliciens ex-séléka ont tenté de voler le groupe électrogène d’une radio locale (radio Kaga). Après la mort de l’un des leurs dans cet incident, ils ont lancé des représailles.
Pour le Bureau de la mission des Nations unies en Centrafrique (Minusca) à Kaga-Bandoro, cité par le site de la radio Ndeke Luka, il y a une situation de crise à Kaga-Bandoro à l’issue d’un braquage qui s’est soldé par le meurtre d’une personne apparemment de confession musulmane qui serait un ex-séléka. Ce qui explique ce dérapage. Les ex-séléka ont décidé d’entreprendre des actions de représailles, mais rencontre la force de la Minusca sur le terrain.
Malgré la présence des 12.000 hommes de la Minusca, qui a permis l’élection dans le calme en début d’année du président Touadéra, il faut indiquer que la Centrafrique peine à émerger du chaos ; des troubles civils sont enregistrées et les Centrafricains sont condamnés à passer une journée entre guerre et paix avec de nouvelles violences meurtrières et une main tendue du tout nouveau cardinal nommé par le Pape François aux musulmans de Bangui.
Accompagnés de milliers de personnes de confession chrétienne et musulmane, le premier cardinal centrafricain de l’histoire, l’archevêque de Bangui, Dieudonné Nzapalainga, a marché pour « la paix » vers le quartier musulman de la capitale, Bangui. Son message était clair et attendu. « Que personne ne nous divise. Nous voulons la paix pour l’avenir de notre pays », a-t-il déclaré.
La semaine dernière, l’assassinat d’un officier dans le quartier musulman du PK5 de Bangui avait provoqué un cycle de représailles visant notamment des peuls musulmans. Ces violences ont coûté la vie à onze personnes.
Par ailleurs, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, envisage de se rendre à Bangui les 30 et 31 octobre prochains pour annoncer officiellement la fin de l’opération militaire Sangaris, déployée par la France en décembre 2013 pour stopper les massacres inter-communautaires.
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