La journée ville morte du mercredi 19 octobre 2016 s’inscrivait dans la droite ligne des manifestations pacifiques pro-élections du 19 et 20 septembre 2016, violemment réprimées. Ceci dans le but de chasser Joseph Kabila.
L’appel du Rassemblement autour de Tshisekedi à la ville morte poursuivait trois objectifs. D’abord, interpeller le Président Joseph Kabila sur le respect de la Constitution et la nécessité de trouver un accord crédible avant le 19 décembre 2016, date de la fin de son deuxième et dernier mandat constitutionnel. Ensuite, rejeter totalement l’Accord du 18 octobre 2016 conclu à la Cité de l’Union Africaine entre la Majorité Présidentielle et ses alliés, non représentatifs du peuple congolais et en l’absence d’une grande partie de la société civile et de l’Opposition politique acquise au Changement. Enfin, le troisième objectif de la journée ville morte était d’exiger la convocation et l’organisation, sans délai, d’un véritable Dialogue inclusif.
Au lendemain de la signature de l’accord politique entre la majorité et une frange de l’opposition, les autres formations de l’opposition ont appelé les Congolais à rester chez eux pour donner un avertissement, un carton jaune à Joseph Kabila. Une journée ville morte globalement bien suivie à Kinshasa, même si, dans certains quartiers, l’activité a repris dans la soirée. Les rues étaient désertes, boutiques fermées, pas d’écoliers sur le bas-côté ni d’embouteillages. Une situation très inhabituelle. Des bus du gouvernement stationnaient un peu partout, attendant notamment les fonctionnaires.
À deux mois de la fin officielle du mandat de Joseph Kabila, l’opposition congolaise exige son départ du pouvoir. Le mot d’ordre de « carton jaune » au chef de l’État lancé par le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement était largement suivi à Kinshasa, mais ignoré à Lubumbashi, la deuxième ville du pays.
Un important déploiement policier et militaire était visible autour du Palais du peuple (Parlement) et dans plusieurs « quartiers chauds ». L’UDPS rejette l’accord issu du dialogue national, qui, selon elle « impose unilatéralement (à la tête de l’État) M. Kabila en violation flagrante de la Constitution » et a appelé à un « dialogue réellement inclusif » pour sortir le pays de la crise politique qu’elle traverse depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 lors d’un scrutin marqué par des fraudes massives.
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