L’opération française lancée en décembre 2013 en Centrafrique (RCA) alors qu’elle était le théâtre de violences inter-communautaires, est un « succès ». C’est l’avis du ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.
Tout en reconnaissant le contexte sécuritaire centrafricain qui s’est dégradé à nouveau, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, s’est exprimé en ces termes : « Nous avons évité des massacres (…) ; permis un processus de réconciliation intercommunautaire, la reconstitution de l’État centrafricain, une élection présidentielle, des élections législatives ».
« Même si la stabilité n’est pas totalement revenue, il importe maintenant que (…) le relais soit pris et par les forces africaines et par la mission des Nations unies », a-t-il concédé.
À propos de l’opération Sangaris, Jean-Yves Le Drian croit savoir sans sourciller qu’il faut la fermer parce que cette opération a été un succès.
À quelques jours de son voyage en Centrafrique, où il doit proclamer la fin de l’opération Sangaris, les 30 et 31 octobre, l’auto-satisfecit de Jean-Yves Le Drian laisse un peu songeur. Loin d’être sécurisée et réconciliée, le pays est aujourd’hui balkanisé par une myriade de groupes armés dont les ex-Séléka (à majorité musulmane), les anti-Balakas (issus de milices d’autodéfenses) et la LRA (groupe d’origine ougandais).
En Centrafrique, les exactions meurtrières se multiplient de plus en plus notamment à Kaga-Bandoro, dans le nord du pays. Ce, au moment où les militaires français de la force Sangaris s’apprêtent à plier bagage. Est-ce que tout peut déraper ?
Depuis la mi-septembre, les violences intercommunautaires ont repris de plus belle. Pour le seul mois d’octobre, les combats entre les ex-Séléka et les anti-Balaka ont affecté les régions occidentales, orientale, centrale de la RCA, tuant une soixantaine de personnes.
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