Afrique du sud : Le Procureur renonce à la décision de poursuivre Pravin Gordhan

Le procureur général, Shaun Abrahams, a décidé de renoncer à la décision de poursuivre le ministre des finances, Pravin Gordhan et ses deux coaccusés. Soupçonné d’avoir favorisé les conditions du départ à la retraite d’un haut fonctionnaire en 2010 lors de son premier passage aux Finances (2009-2014), le procureur a affirmé lundi être convaincu que Pravin Gordhan et ses coaccusés n’avaient pas eu l’intention d’agir contre la loi.

Le parquet qui avait annoncé le 11 octobre l’ouverture d’une enquête contre M. Gordhan, indique que cette affaire en étude quelques jours avant l’audition du ministre par la justice ce mercredi 2 novembre est classée sans suite.

Le procureur abandonne des poursuites dans l’affaire qui l’opposait au ministre des Finances, Pravin Gordhan, poursuivi pour fraudes. Shaun Abrahams fait savoir qu’il a étudié minutieusement cette affaire et qu’il a eu le temps pour décider. Ce qui explique le fait que la justice sud-africaine a abandonné les poursuites pour fraude engagées il y a trois semaines contre le ministre des Finances Pravin Gordhan, une affaire à l’origine de vives tensions politiques au sein du gouvernement.

Le ministre devait comparaître pour la première fois ce mercredi devant un tribunal de Pretoria. Rejoint par l’opposition et de nombreux analystes, M. Gordhan a dénoncé ces accusations comme sans fondements et les a attribuées au camp du président Jacob Zuma, auquel il s’oppose sur la gestion des entreprises publiques et la lutte anticorruption.

Les poursuites engagées contre lui ont soulevé une fronde sans précédent. Des régions contestataires s’interrogeaient même pourquoi le parti n’avait pas ouvert une enquête après la condamnation du président sud-africain par la Cour constitutionnelle dans l’affaire Nkandla.

Visiblement, ces critiques ont été rapidement étouffées et les dirigeants de l’ANC ont refusé de commenter ces informations. De vives dissensions ont éclaté au grand jour au sein du parti au pouvoir, le Congrès national africain (ANC). Plusieurs de ses poids lourds ont publiquement apporté leur soutien au ministre, dont le vice-président Cyril Ramaphosa. Le chef des députés de l’ANC, Jackson Mthembu, a même réclamé la démission du président Zuma.

Comments

commentaires