Les entretiens relatifs à l’examen de l’économie congolaise pour 2016 réalisés par le Fonds Monétaire International (FMI) ont pris fin lundi à Brazzaville.
Une équipe du Fonds Monétaire International (FMI) dirigée par Dalia Hakura, Chef de Mission pour la République du Congo, a séjourné à Brazzaville du 25 octobre au 7 novembre 2016 pour mener les entretiens relatifs à l’examen de l’économie congolaise pour 2016 au titre de l’article IV. Les entretiens ont porté principalement sur l’évaluation des effets macroéconomiques de la forte baisse des prix du pétrole et les mesures à court et à moyen terme qu’il convient de prendre pour préserver la stabilité macroéconomique et la viabilité de la dette, ainsi que les réformes structurelles qu’il convient d’opérer pour promouvoir une croissance soutenue et inclusive, et réduire la pauvreté.
« L’économie de la République du Congo reste durement touchée par la baisse des prix internationaux du pétrole. La croissance économique a ralenti à 2,3 % en 2015 et serait encore plus faible en 2016. Le ralentissement reflète une baisse de la production pétrolière et une forte réduction des dépenses gouvernementales pour contenir le déficit budgétaire. L’inflation qui a atteint 4 % en juillet 2016 (en glissement annuel) devrait ralentir et atteindre en moyenne 2,5 % à moyen terme », a déclaré Mme Hakura à l’issue de la mission.
Et d’ajouter : « Dans ce contexte, les perspectives à court et à moyen terme continueront d’être caractérisées par l’inévitable ajustement budgétaire. Malgré quelques efforts d’assainissement, le déficit budgétaire a dépassé 18,5 % du PIB en 2015, soit une augmentation de 10 % du PIB par rapport à 2014. La dette publique a dépassé 70 % du PIB à la fin de 2015, dépassant le critère de convergence de la CEMAC, et les réserves internationales et les dépôts du gouvernement ont fortement baissé. Le secteur financier a vu ses créances douteuses augmenter, mais reste globalement résilient ».
Des déséquilibres macroéconomiques importants sont apparus en 2016 à la suite de la baisse des recettes pétrolières et de la persistance des dépenses élevées, avec un recours accru aux fonds de réserve budgétaires et externes face à des options de financement étroites. La dette publique est élevée et les réserves internationales sont tombées en deçà des niveaux habituellement recommandés pour les pays à taux de change fixes et à des flux de balance des paiements non diversifiés. La mission a discuté avec les autorités au sujet des stratégies pour arriver à un ajustement budgétaire plus important que celui qui est actuellement envisagé dans le projet de budget pour 2017 et qu’il appuierait la soutenabilité budgétaire et mitigerait les risques croissants à la stabilité macroéconomique. Un ajustement budgétaire plus accru pourrait également soutenir l’adéquation des réserves dans la CEMAC. Comme les prix internationaux du pétrole devraient rester faibles et que la durée de vie des réserves de pétrole reste limitée, l’ajustement budgétaire à moyen terme devrait être ancré sur le déficit primaire non pétrolier.
Dans un contexte de contraintes budgétaires strictes, la mission exhorte l’adoption de plans de dépenses réalistes pour prévenir l’accumulation de nouveaux arriérés tout en préservant les dépenses sociales et le financement de la contrepartie des projets de développement. Les autorités devraient également poursuivre leurs efforts visant à rationaliser les dépenses publiques par rapport à leurs niveaux exceptionnellement élevés ces dernières années et améliorer la qualité et l’efficacité des dépenses d’investissement. La mission se félicite de l’accent mis par les autorités sur la mobilisation des recettes non pétrolières et recommande vivement d’élargir l’assiette fiscale en procédant à un examen systématique et à une élimination sélective des exonérations fiscales et en renforçant l’administration fiscale et douanière.
À moyen terme, une approche multidimensionnelle sera nécessaire pour soutenir la diversification en vue de parvenir à une croissance durable et inclusive. Une perspective à moyen terme en matière de planification fiscale et d’amélioration du contrôle des engagements aiderait à prévenir l’accumulation d’arriérés intérieurs et à limiter l’augmentation de la dette publique. Une stratégie claire pour le remboursement des arriérés existants, parallèlement à l’amélioration du climat des affaires, telle que le renforcement de la gouvernance et de la transparence et l’amélioration de l’accès aux financements, serait essentielle pour soutenir le développement et la diversification du secteur privé.
La mission a rencontré le Premier Ministre, M. Mouamba; le Ministre des Finances, du Budget et du Portefeuille Public, M. Nganongo; le Ministre d’État, Ministre de l’Economie, du développement industriel et la promotion du secteur privé, M. Ondongo; le Ministre du Plan, de la statistique et de l’intégration régionale Mme Ebouka-Babakas; les hauts fonctionnaires de la Direction Nationale de la Banque Centrale ; des représentants du Parlement, de la société civile, du secteur privé et des partenaires au développement.
Le FMI est disposé à poursuivre de travailler avec les autorités congolaises pour relever les défis en termes de politiques. Le Conseil d’Administration du FMI devrait examiner le rapport de ses services relatif aux consultations de 2016 au titre de l’article IV en janvier 2016.
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