Le président Mauritanien, Mohamed Ould Abdel Aziz, accuse le groupe français Bolloré de lui avoir proposé des pots-de-vin en échange de la gestion du port de Nouackchott.
L’affaire fait grand bruit en Mauritanie après une récente sortie inhabituelle du président de la République accusant le groupe Bolloré d’avoir tenté de le corrompre contre la gestion du Port de l’amitié de Nouackchott.
Selon Mohamed Ould Abdel Aziz, un responsable de cette multinationale française spécialisée dans le transport, la logistique, la communication, le stockage d’électricité et les solutions lui aurait proposé 10 millions d’euros (plus de 6,5 milliards de FCFA) pour manager cette importante infrastructure.
Des sources affirment que le président mauritanien a «tapé très fort sur la table de réunion en signe de confirmation qu’un responsable de Bolloré lui a bien proposé une somme de 10 millions d’euros de pots-de-vin en échange de la gestion du trafic au port de l’amitié de Nouakchott.» Une accusation formulée en décembre dernier au cours d’une rencontre avec des sénateurs de l’Union pour la République (UPR), sa formation politique.
Une énième affaire contre ce groupe visé par plusieurs plaintes à travers le continent où il est implanté. Depuis le 1er décembre dernier, la Cour d’appel de Versailles en France réexamine une partie de l’affaire du port de Conakry (Guinée) pour déterminer si la multinationale française était complice de la résiliation brusque de concession portuaire de Necotrans en 2011. Le groupe de logistique dirigé par Grégory Quérel réclame à Bolloré 132 millions d’euros (plus de 86 milliards de FCFA).
On se souvient que le 10 octobre 2013, le tribunal de commerce de Nanterre en France avait déjà condamné le groupe Bolloré à verser 2,1 millions d’euros à Necotrans au titre des «investissements effectivement réalisés» ayant «bénéficié au nouveau concessionnaire».
A titre de rappel, le 8 mars 2011 le président Alpha Condé a résilié, un an après son élection, le contrat de concession du terminal à conteneurs du port de Conakry accordé en 2008 à Necotrans pour une durée d’exploitation de 25 ans pour le confier à Bolloré deux jours plus tard. Le groupe français n’a pas jugé nécessaire pour commenter sur ces événements.
Au Cameroun, le groupe Bolloré, concessionnaire de l’entreprise de transport ferroviaire Camrail, fait l’objet d’une multitude de plaintes en justice au lendemain de l’accident ferroviaire survenu le 21 octobre dernier à Eséka. Le groupe français est accusé par les familles des victimes et des associations d’être responsable de cette hécatombe qui a fait des dizaines de morts, de nombreux blessés et de disparus.
A Paris, le Juge Serge TOURNAIRE du Pole Financier instruit deux plaintes contre X visant Bollore pour corruption au Togo, au Gabon et au Cameroun entre autres !