Le gouvernement camerounais a interdit deux mouvements anglophones. Il les accuse d’activités dangereuses et contraires à la Constitution.
Le gouvernement camerounais vient d’interdire de toute activité les groupements dénommés Southern Cameroons National Council (SCNC) et Cameroon Anglophone Civil Society Consortium (CACSC). Dans un arrêté signé mardi, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation constate leur nullité et constate leur interdiction à travers les dix régions du pays.
«Sont nuls et nul effet, pour objet et activités contraires à la Constitution et de nature à porter atteinte à la sécurité de l’Etat, à l’intégrité du territoire, à l’unité nationale et à l’intégrité nationale, les groupements dénommés +Southern Cameroons National Council+ (SCNC) et +Cameroon Anglophone Civil Society Consortium+ (CACSC)», écrit René Emmanuel Sadi.
Le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation interdit également d’activité «tout groupement apparenté ou poursuivant un but similaire ou par toute autre personne se réclamant.» René Emmanuel Sadi qui instruit les gouverneurs de régions, préfets et sous-préfets de l’application de cet arrêté, met en garde tout contrevenant à la mesure d’interdiction qui pourrait être passible des poursuites judiciaires, conformément à la législation en vigueur.
Aussitôt après l’interdiction de ces deux mouvements, des actes de violence ont été signalés dans plusieurs localités du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, essentiellement anglophones, secouées depuis plusieurs semaines par une vague de revendications et une cessation des activités scolaires. Dans ces deux régions, les établissements scolaires et universitaires de cette partie du pays sont restés fermés. Tout comme les activités économiques tournent au ralenti.
Face à ces tristes événements, le gouvernement a entrepris un vaste mouvement de communication et de marketing. Mardi, le ministre des Relations extérieures a accordé une série d’audiences aux membres du corps diplomatique accrédités au Cameroun.
Avec ses hôtes, Lejeune Mbella Mbella a fait le point sur ces malheureux événements et fait une projection sur écran géant des actes de violence perpétrés dans les établissements scolaires contre des élèves par des assaillants.
De son côté, le ministre de la Communication et porte-parole du gouvernement a fait un point de presse pour dénoncer le fédéralisme et la sécession que réclament certains ressortissants des régions anglophones.
«Le gouvernement dénonce donc avec la dernière fermeté cette idéologie de la sédition, de la forfaiture et de la division que tels extrémistes, hier encore embusqués derrière le masque de revendications professionnelles, veulent porter au cœur de l’espace public et de la sérénité de la nation», a dénoncé Issa Tchiroma Bakary.
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