La Cour d’assises d’Abidjan a acquitté mardi 28 mars 2016 l’ancienne Première Dame Simone Gbagbo. Elle était jugée depuis mai 2016 pour des faits de crime contre l’Humanité et de crime de guerre.
Le procureur qui avait requis une peine d’emprisonnement à vie à l’encontre de Simone Gbagbo n’a pas été suivi. Pour cause, la Cour d’assises a prononcé son acquittement. C’était une surprise générale quand le verdict est tombé.
« Le jury à la majorité déclare Simone Gbagbo non coupable des crimes qui lui sont reprochés, prononce son acquittement et ordonne qu’elle soit remise immédiatement en liberté si elle n’est retenue pour d’autres causes » a déclaré Kouadjo Boiqui. C’est lui le président de la Cour d’assises d’Abidjan chargée de juger l’ancienne Première Dame.
Simone Gbagbo ne sera pas libre pour autant. Puisqu’elle a été condamnée en mars 2015 à 20 ans d’emprisonnement pour atteinte à la sûreté de l’État. Une peine qu’elle purge actuellement.
La décision de son acquittement ne plait pas à tout le monde. C’est le cas de certaines organisations non gouvernementales qui la dénonce.
Contestation de l’acquittement de Simone gbagbo
Dans un communiqué dont nous détenons copie, Human Rights Watch (HRW) a critiqué l’acquittement de Simone Gbagbo par la Cour d’assises d’Abidjan.
Ces crimes ont été commis lors de la crise qui a fait plus de 3.000 morts en cinq mois dans le pays. Laurent Gbagbo refusait de reconnaître la victoire de Alassane Ouattara à l’élection présidentielle.
« Cet acquittement démontre les nombreuses irrégularités qui ont entaché le procès et laisse de graves questions sans réponse concernant son rôle présumé dans les crimes brutaux perpétrés pendant la crise post-électorale de 2010-2011 ». On peut ainsi lire dans le communiqué de HRW.
Et d’ajouter : « L’enquête peu approfondie et les preuves ténues présentées lors de son procès souligne l’importance de l’affaire en cours contre Simone Gbagbo à la CPI pour des crimes similaires ».
Au-delà de ces critiques, une autre question se pose. C’est évidemment celle de son transfert à la Cour pénale internationale (CPI) comme souligné par cette ONG qui milite pour les droits de l’homme.
Transfert de Simone Gbagbo à la CPI
De l’avis d’un juriste, la Cour d’assises d’Abidjan a rendu son verdict, il ne sera plus question d’un quelconque transfert de Simone Gbagbo à la CPI. La justice ivoirienne a tranché, c’est maintenant à ceux qui contestent de se pourvoir en cassation. En plus, le président Alassane Ouattara avait promis de ne plus envoyer les ivoiriens à la CPI. Il l’a peut être dit seulement pour le cas de Blaise Compaoré, ivoirien devenu.