Le président de l’Union sacrée pour la patrie (USP) fait un décryptage sur les enjeux et les différents protagonistes de la situation actuelle.
Dans un entretien à l’hebdomadaire L’Aube, l’économiste et ancien ministre de l’Education nationale d’Omar Bongo Ondimba donne son point de vue sur la crise postélectorale que traverse le Gabon. Pour Albert Ondo Ossa, Ali Bongo Ondimba et Jean Ping, présentés comme étant les deux seuls protagonistes de la crise actuelle, ne le sont véritablement pas comme le prétendent beaucoup.
D’après lui, les deux dialogues organisés par l’un et par l’autre ne suffisent pas pour sortir le Gabon de la situation actuelle. Il présente ces deux camps comme étant celui des «apparatchik», «composé de personnes qui, en raison de leurs ressources accumulées au fil du temps, bien souvent sur le dos de l’Etat, ont réussi à s’affranchir des religieux, de la société civile organisée, des politiques, des cercles d’intelligence, réduisant le pays à une dichotomie entre les exclus et eux. Egoïstes et égocentriques, ils œuvrent allégrement pour ramener tout à eux et à faire en sorte que rien ne bouge. Ils sont de fait les complices patentés et invétérés du pouvoir en place.»
A côté, gravitent deux autres forces sur lesquelles il faut compter pour apporter une solution efficace et durable à cette crise. Il s’agit selon lui, des «transhumants (militants de partis, membres des associations de la société civile organisée et autres personnalités)» et du peuple qui regroupe les «exclus de la République».
Le camp des «transhumants», présenté aussi comme nuisible, «est formé de personnalités issues de la classe moyenne, soucieuses de leur avenir immédiat et voulant préserver leurs statut et niveau de vie». Ces derniers «changent de position selon la tendance, se livrent au plus offrant et se positionnent en fonction des situations contingentes».
Mais à son avis, l’opinion devrait davantage considérer la dernière force qui à elle seule représente «au moins 70% du corps électoral». «Ce dernier camp comprend toutes les personnes éprouvées, réellement déçues par les extravagances de la nomenklatura et de leurs vraies fausses contradictions (contradictions secondaires), savamment entretenues pour abrutir le peuple et retarder autant que faire se peut l’alternance au sommet de l’Etat», explique-t-il.
Albert Ondo Ossa qui estime la population des trois premiers camps à 25%, invite ses compatriotes à «tourner la page des deux principaux protagonistes qui réduisent le problème du Gabon à ‘une querelle familiale’».
Selon un observateur de la vie politique gabonaise, le Pr Albert Ondo Ossa cherche une porte pour dialoguer avec le président Ali Bongo Ondimba. Etant donné que sa déclaration intervient au moment où est organisé au stade d’Angondjé le national inclusif convoqué par le Chef de l’Etat. Autour de la table des négociations sont réunis les politiques de l’opposition et ceux de la majorité. Bien avant, c’est la société civile qui a tablé sur plusieurs points ayant abouti à l’élaboration d’un rapport général.
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