Nommé Premier Ministre, le 7 avril dernier, Bruno Tshibala a été finalement investi mardi 16 mai 2017 au Parlement. L’ex-compagnon d’Etienne Tshisekedi, décédé le 1er février 2017, à la Clinique Sainte Elisabeth, à Bruxelles et dont le corps n’a même pas encore été inhumé, est monté aux affaires.
Malgré le tohu-bohu dans l’hémicycle du Palais du Peuple, rien n’a bloqué, ni retardé son investiture et de son équipe. Il a derrière lui le soutien de la Majorité présidentielle élargie à l’Opposition signataire de l’Accord du 18 octobre 2016, de l’Opposition Républicaine ainsi qu’à tous les Députés issus des multiples ailes du Rassemblement, de la Dynamique ou de l’Opposition.
Dans un discours pompeux et creux, Bruno Tshibala ne s’est pas écarté de la ligne tracée par Joseph Kabila, dans son discours du 5 avril 2017 devant les deux Chambres du Parlement, réunies en Congrès.
Evitant de s’éloigner de certaines des dispositions de l’Accord du 31 décembre 2016 et de l’Arrangement Particulier du 27 avril 2017, il a promis d’organiser à la fin de cette année 2017 des élections sans en préciser la date.
Tout ceci à l’exception, évidemment, du Groupe de Limete qui, jusqu’à ce jour, considère, paradoxalement, sa nomination comme une véritable entorse à l’application de l’Accord du 31 décembre 2016, tel qu’il avait été conclu, au Centre Interdiocésain, grâce à la bienveillance des Evêques catholiques.
Peu importe la manière selon laquelle il accède aux arcanes du pouvoir, le nouveau Premier Ministre n’a pas un temps de grâce. Il n’est plus question, pour lui, de tergiverser. Ses priorités s’articuleront essentiellement autour de l’épineuse question des élections dont l’évaluation interviendra incessamment, une fois la configuration du CNSA connue.
Les affaires de l’insécurité grandissante à travers le pays, de la crise socio-économique aux élans irrédentistes, avec l’affolement des prix, la stagflation galopante, l’effritement sans cesse croissant du pouvoir d’achat, l’érosion monétaire accentuée par la désarticulation des paramètres de base, l’état des routes et consorts, ne manqueront de figurer aux premières loges de son action.
Bruno Tshibala joue ainsi la carte de son propre destin et devra rester sur ses gardes. Comment tenir, par exemple, le pari des élections, en restant dans les limites fixées par l’Accord, c’est-à-dire, l’organisation à fin décembre 2017, des échéances impératives ? Tous les ratés, tous les chocs et, surtout, tous les contrecoups, exogènes ou endogènes, seront placés, tôt ou tard, sur sa propre tête. L’histoire le jugera à la pièce.
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