En vue de justifier le projet de référendum, trouver une rallonge à l’Autorité morale de la MP avec, comme conséquence, la réduction à néant de l’Accord du 31 décembre 2016, la Majorité présidentielle (MP) multiplie des stratagèmes pour se maintenir au pouvoir en violation de la Constitution et du Pacte républicain.
Il s’agit entre autre la démarche visant à débarquer les gouverneurs inefficaces et modifier la loi sur la Cour constitutionnelle.
Tout est mis en jeu pour que le quorum des sièges à la Cour constitutionnelle soit ramené à trois juges. Une initiative qui vise à ramener le quorum de décision à trois juges proposés par le chef de l’Etat. En des termes clairs, la majorité souhaiterait que ses desideratas passent comme une lettre à la poste, cela étant assorti de la puissance de la chose jugée couverte par des juges acquis à la cause du pouvoir.
Pour la majorité, c’est une façon de contourner le refus de siéger de trois juges qui avaient écouté la voix de la raison dans la décision du report de la convocation des scrutins et qui ont également prolongé indûment, selon l’opposition, le bail du président Joseph Kabila au Palais de la nation.
Comme quoi, il serait hors de question de revivre pareille situation lorsqu’il sera question de déclarer l’inconstitutionnalité de l’Accord du 31 décembre 2016 et ouvrir grandement la voie au référendum, étape finale qui ferait sauter les verrous qui empêchent l’autorité de la MP de s’assurer une présidence éternelle.
Par ailleurs, il existe une démarche visant à débarquer les gouverneurs inefficaces dans la défense des intérêts de la pérennisation du pouvoir sans passer par les urnes. Cela a commencé par une réunion interinstitutionnelle qui a donné injonction pour que ce jeu de chaises musicales s’opère.
Ainsi, les assemblées provinciales totalement acquises à la cause de la majorité ont rejeté ceux qu’ils avaient eux-mêmes désignés quelques mois auparavant suivant un mot d’ordre de l’autorité morale. Qu’est-ce qui peut bien justifier cela ? C’est à ne rien comprendre parce que la quasi-totalité des gouverneurs sont du Parti de Joseph Kabila, le PPRD.
Au reste, à ces deux stratégies, la MP compte aussi ouvrir un autre front de mise en œuvre de l’Accord du 31 décembre 2016 et surtout de s’assurer des conditions de transparence, d’équité, de liberté et de participation inclusive aux élections à venir, particulièrement la présidentielle. Comme quoi un hold-up se prépare, la vigilance s’impose !