Dans le cadre de la grève enclenchée il y a quelques jours, les magistrats grévistes ont envahi, le 18 mai dernier, le bâtiment abritant les services du ministère de l’Egalité des chances, situé à Batterie IV, dans le 1er arrondissement de Libreville.
Par cet acte, ils visaient à interpeller les plus hautes autorités sur les difficultés auxquelles ils font face. Pire, aucune juridiction ne tient des audiences publiques.
Estimant que la grève est une arme et un moyen d’attirer l’attention du gouvernement sur ce qu’ils vivent, les magistrats n’ont pas trouvé d’autres moyens que d’assiéger le bâtiment. «Il y a dans ce bâtiment, le ministère de l’Egalité des chances, le ministère des Relations avec le parlement et d’autres services sont logés ici. Depuis janvier on nous dit qu’ils vont partir, nous sommes ici pour manifester notre mécontentement», a laissé entendre le secrétaire général du syndicat national des magistrats (Synamag), Stanislas Koumba.
Pour le magistrat, ce bâtiment a été attribué au ministère de la Justice pour y loger ses services, notamment ses juridictions administratives.
Plus d’un mois après l’échéancier convenu, le Synamag ne note malheureusement aucune avancée concrète dans le traitement de ce dossier et regrette la légèreté sinon la désinvolture avec laquelle cette question a été abordée par le gouvernement.
Le président du syndicat, Germain Nguema Ella estime pour sa part que la tolérance des juristes syndiqués semble avoir été prise pour une faiblesse. Afin que leur exaspération se fasse mieux ressentir et que leur impartialité ne se transforme «plus» en arme dirigée contre eux-mêmes, ils ont décidé de suspendre le travail, en maintenant un service minimum limité aux audiences en cabinets et délibérations.
«Pendant cette période de grève, aucune juridiction ne tiendra des audiences publiques», a précisé Germain Nguema Ella.
Au cours de l’échange avec le directeur de cabinet du ministre de l’Egalité des chances, un accord a été obtenu pour que les agents de ce ministère vident les locaux dans quelques jours pour se rendre dans une annexe de l’ancien bâtiment du ministère de l’Intérieur.
C’est en scandant «Libérez le bâtiment, libérez le bâtiment sans délai», que les magistrats grévistes ont obtenu une réponse à l’un des points de leurs revendications.
Les magistrats sollicitent l’amélioration de leur condition de travail. Ils réclament des locaux pour installer leurs bureaux.