Arrêté le 17 mai 2017 par l’Agence nationale de renseignement (ANR), le correspondant au Burundi de la radio télévision allemande Deutsche Welle a été libéré lundi dernier par la police burundaise. Antéditeste Niragira a d’abord fait l’objet d’une arrestation de cinq jours plus tôt en République démocratique du Congo (RDC), où il faisait un reportage sur un camp de réfugiés.
Pour les autorités congolaises, le correspondant de Deutsche Welle aurait voulu espionner la République démocratique du Congo. Raison pour laquelle il a été transféré dans une prison de la ville voisine d’Uvira. Un argument sans plus de précisions que le porte-parole de la Deutsche Welle, Christoph Jumpelt a qualifié de monstrueux et dépourvu de tout fondement quand il soutient que le journaliste burundais se trouvait dans le camp de transit de Kavinvira près de la frontière burundaise, qui abrite des réfugiés burundais.
Après son incarcération et un traitement dégradant vécu en RDC, Christoph Jumpelt s’est montré inquiet tout en déplorant le fait que les autorités burundaises ne l’aient pas laissé rentrer voir sa famille à son retour dans son pays. Père de deux enfants et bientôt d’un troisième, ses proches avaient perdu sa trace depuis mercredi dernier, avant de découvrir où il était détenu deux jours plus tard. Pourquoi a-t-il été détenu par la police burundaise ? S’interroge la Deutsche Welle, sans donné aucune autre précision.
L’annonce de sa libération par Deutsche Welle a soulagé son épouse et toute sa famille qui ont passé des moments très difficiles, des moments d’angoisse. Tout le monde craignait le pire. Une bonne nouvelle pour la famille qui regrette toutefois l’attitude des autorités congolaises qui leur avaient refusé le droit de lui parler.
A noter que depuis la candidature du président Pierre Nkurunziza en avril 2015, le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences. Un troisième mandat vraiment controversé. Sa réélection en juillet de la même année n’a pas arrangé les choses. Des violences qui ont déjà fait 500 à 2000 morts, selon les sources (ONU et ONG), des centaines de cas de disparitions forcées et de tortures ont poussé à l’exil plus de 400.000 Burundais. Dont plus de 36.000 réfugiés en RDC.