Monsieur Khalifa Sall, Maire de la Ville de Dakar et certains de ses collaborateurs, ont été placés sous mandat de dépôt. Ils sont en détention provisoire depuis le 7 mars 2017. La justice sénégalaise leur reproche d’avoir détourné de deniers publics portant sur un montant de 1,8 milliard de francs CFA.
En somme, le maire est accusé d’avoir détourné tous les mois et de manière continue sur la période 2011- 2015, le montant de 30 millions de la caisse d’avance, mis à sa disposition pour l’exécution des dépenses diverses prévues dans le budget de la Municipalité !
L’arrestation du maire Khalifa Sall a créé la consternation à Dakar et dans tout le pays. Elle a déclenché l’indignation et les protestations des populations et de diverses organisations démocratiques.
La mobilisation pacifique est plus que jamais d’actualité, avec la poursuite d’actions, pour exiger la libération du maire, qui ne cesse de recevoir des messages de sympathie et de soutien de personnes et d’organisations tant au niveau national qu’international.
Pour les populations dakaroises, cette arrestation brutale et injuste s’inscrit dans la suite d’une série de tracasseries de toutes sortes sans cesse dressées à l’encontre de la Municipalité.
A cet égard, l’on rappellera notamment les faits suivants qui ont été largement relatés dans la presse : les difficultés d’exécution du budget de la ville consécutives aux retards des émissions des rôles par les services fiscaux de l’Etat ;le blocage de l’emprunt obligataire par le Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan à la veille de son lancement malgré les avis de non objection délivrés antérieurement par le Gouvernement tout au long de la procédure qui a abouti à l’obtention du visa du Conseil de Régulation de l’Epargne Publique et des Marchés Financiers de l’UEMOA.
Il y’a aussi l’injonction faite aux établissements bancaires de refuser de financer les projets de la ville tels le projet d’aménagement de la Place de l’Indépendance, le programme de pose de gazon synthétique dans 19 stades et terrains de la ville.
Au Sénégal, les règles applicables à la gestion budgétaire connaissent deux exceptions : les fonds politiques et spéciaux pour lesquels des justificatifs ne sont pas exigés, et les régies (« caisses ») d’avance qui sont mises en place pour remédier aux lourdeurs des procédures d’exécution des dépenses publiques.
Ainsi, l’institution en 2003, par la puissance publique d’une caisse d’avance devait permettre au maire de Dakar, de disposer d’un instrument d’exécution des dépenses diverses qui ont toujours été considérées comme des fonds politiques.
Par conséquent, l’accusation de détournement de fonds publics, faute de pièces justificatives n’est pas fondée. Face à cette situation, des citoyens et des organisations de la Ville de Dakar, ont décidé de se mobiliser. Aussi, toutes les énergies doivent être mobilisées pour poursuivre la bataille pour la libération du maire et ses collaborateurs.
Et le plus tôt sera le mieux. Y figurent Didier Awadi, le chef religieux Moustapha Sy et tant d’autres personnalités. Un compte a été ouvert pour recevoir les contributions.