Le vice-premier ministre en charge de l’Urbanisme, de l’habitat social et du logement, Bruno Ben Moubamba, tente de remettre un peu d’ordre dans son secteur. Il a en charge un porte feuille compliqué. Son prédécesseur est actuellement sous les barreaux. Et le ministère dont Bruno Ben Moubamba a la charge, avait déjà été totalement suspendu il y a 5 ans.
A la faveur d’une journée de sensibilisation sur la nouvelle politique foncière du pays articulée autour du nouvel ordre urbanistique, il a annoncé de nouvelles mesures. Il veut faire barrage aux appétits démesurés de certains fonctionnaires. Ces derniers sont accusés de s’accaparer des terres affectées aux populations démunies.
En vue de permettre à un plus grand nombre de personnes d’accéder à la propriété foncière et immobilière, Bruno Ben Moubamba prévoit une démocratisation de l’obtention de titres fonciers. Ainsi que celle de la production des parcelles. «Parmi les décisions majeures, nous tenons à vous annoncer que nous allons libéraliser la production des parcelles autour des pôles économiques. Avec l’appui des différents promoteurs, nous voulons rendre palpable notre volonté d’offrir un titre foncier aux Gabonais à des prix raisonnables», a-t-il indiqué.
Ainsi, Bruno entend faire face au constat de crise du logement. Mais aussi à une spéculation foncière. Cette dernière ne permet pas une meilleure redistribution des terres, notamment aux populations à revenu modeste. Il s’agit d’un vaste projet qui s’inscrit dans la volonté du gouvernement de permettre au plus grand nombre d’accéder à la propriété. Ce projet sera réalisé avec l’aide et le concours des partenariats public-privé.
Un aveu d’échec pour l’ANUTTC
Le gouvernement avait pourtant créé l’Agence Nationale de l’Urbanisme et des Travaux Topographiques. L’ANUTTC avait pour objectif principal de réduire les délais d’obtention des titres fonciers. Et de démocratiser les procédures. Il semblerait que ce soit un aveu d’échec. L’agence gérée par l’ancien cadre des domaines, le Directeur Général François Auguste Akomezhogo, est loin d’avoir atteint cette performance.
En outre, le vice premier ministre avait lui aussi promis en octobre 2016 de délivrer aux populations gabonais « 200 000 logements en 20 ans». Soit 10.000 logements par an. Il semble d’ores et déjà qu’il aura du mal à tenir sa promesse. Sans doute, une erreur de jeunesse liée à un certain manque de réalisme…