Le chef de l’État tchadien indique que la crise financière qui secoue son pays ne permet plus à son armée d’intervenir partout en Afrique.
Depuis 2016, une crise économique et financière d’envergure secoue le Tchad en raison de la chute des cours de pétrole à l’international. Cette crise qui perdure aujourd’hui est à l’origine des tensions sociales observées dans ce pays. Pourtant, le Tchad se trouve sur plusieurs théâtres d’opération militaire dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.
Au Mali les troupes tchadiennes forment trois contingents de 1390 hommes dans la Mission des Nations Unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) où elles affrontent les groupes terroristes dans le sahel. Avec la force Multinationale Mixte (Fmm), dans le cadre de la lutte contre Boko Haram, le Tchad compte 2000 soldats engagés à la fois sur son territoire, mais aussi au Cameroun, au Nigeria et au Niger. Les troupes Tchadiennes ont même été déployées en Centrafrique dans le cadre de la Minusca après la chute du président François Bozize en 2013.
Le coût financier de ces opérations est important. Le pays étant plongé dans une crise économique et financière, a urgemment besoin d’une aide financière. Or, jusqu’à ce jour, le pays n’a encore reçu aucun soutien financier pour sortir de la crise qui le paralyse.
Dimanche dernier, la président Idriss Déby Itno l’a souligné dans un entretien accordé à nos confrères de RFI, Tv5 Monde et le quotidien le Monde, la possibilité d’un retrait de ses troupes sur différents fronts. Le chef de l’État Tchadien fait savoir que son pays est au bout de ses limites. Faute d’aide financière, Idriss Déby indique que le Tchad sera dans l’obligation de se retirer des opérations militaires en Afrique. Car le coût de ces opérations est assez important.
Sans aide financière, le Tchad ne saurait être partout. Le chef de l’État Tchadien a d’ailleurs montré ses réticences au sujet du G5 Sahel. Il estime qu’il ne peut pas fournir un effectif de 1400 hommes de plus au G5 Sahel alors que la Minusma et de la Fmm bénéficient déjà d’assez d’hommes pour un seul front.
Le G5 Sahel est une force conjointement crée par le Burkina Faso, le Mali, Mauritanie, Niger Tchad avec pour mission principale, combattre les groupes terroristes en zone sahélienne. D’après le président Déby, le peuple tchadien est déjà exaspéré par ces interventions qui coûtent chères à son économie.
Cependant, la question du financement de la G5 Sahel elle-même s’impose avec acuité. En début de ce mois les ministres des affaires étrangères des pays membres de cette organisation ont évoqué l’impérieuse nécessite de doubler ses effectifs. En clair, ceux-ci devraient passer de 5000 à 10000 soldats.
Pour atteindre cet objectif, cette force a besoins de 400 millions d’euros. L’Union Européenne quant-à-elle a déjà promis 50 millions d’Euros. Les membres du G5 Sahel comptent également sur le soutien du Fond monétaire international (FMI) et la Banque Mondiale (BM).
Le sommet des chefs d’États de cette organisation qui se tient le 2 juillet à Bamako au Mali reste déterminant pour le Tchad et le G5 Sahel.