En plus d’être un concentré des exigences non satisfaites des précédents Mémorandums issus de cette partie du pays, que s’apprêtent à rendre public « les enfants du grand Nord » est essentiellement dirigé contre l’élite politique du septentrion dont les membres usent de leurs positions pour se confondre dans l’égocentrisme et le nombrilisme.
Selon des informations obtenues de bonne source, plusieurs ressortissants incontrôlés du grand Nord sont en voie d’achever la mise en route d’une grosse stratégie de mobilisation visant à sortir cette partie du pays dans ce qu’ils considèrent comme étant « l’obscurantisme politique ambiant dans lequel se trouvent les populations ».
Une situation de paupérisation qui selon eux, tient à leur manipulation par l’élite politique de la génération actuelle. Le pamphlet en gestation cite nommément ces élites qui « usent de la pauvreté et de l’isolement de leurs pour s’octroyer un positionnement politique afin de faire du chantage au groupe Essingan-Axe Nord-Sud, puis une fois les positions acquises, se confondent dans l’égocentrisme et le nombrilisme ».
Parmi les élites qui sont publiquement mis à l’index par ce mémorandum, des personnalités bien connues de la scène que le document identifie comme « la génération de Cavaye Yeguié Djibril, Amadou Ali, Dakolé Ayang Luc, Ahmadou Moustapha, Bello Bouba et Issa Tchiroma ».
Dans les coulisses de cette dénonciation programmée, il est reproché à ces personnalités, dont certaines sont signataires du fameux mémorandum de 2002, de n’avoir plus pensé au sort des populations, une fois positionnées à la suite de la bourrasque épistolaire de 2002.
Suffisant pour le brûlot qui se prépare de remettre au goût du jour les questions des infrastructures de base dans le septentrion, les questions liées à l’éducation de la jeunesse, celles du renouvellement de la classe politique et bien d’autres revendications contenues dans le fameux Mémorandum de 2002, qui aux yeux de ces revendicateurs sont loin d’avoir été satisfaites.
Ahmadou Ahidjo
Selon toute vraisemblance, les initiateurs de ce nouveau Mémorandum voudraient mettre à profit l’avènement de la prochaine élection présidentielle pour passer leur message de frustrations au pouvoir de Yaoundé et à l’opinion publique nationale et internationale.
Le document en préparation fait référence « au vide politique qui s’est installé sur l’ensemble de trois régions du grand nord (Adamaoua, Nord et Extrême-Nord) relativement à une éventuelle candidature à l’élection présidentielle à venir ». Nouvelle stratégie de rattrapage après l’échec de la création du « parti du grand nord » ? On se souvient qu’il y a quelques mois, certaines activistes avaient laissé germer l’idée de création d’un « parti politique du Grand Nord » dans la perspective de la prochaine élection présidentielle.
Mais cette formation politique, censée mettre en avant la défense de la cause de l’ancien chef de l’État Ahmadou Ahidjo n’a jamais vu le jour. D’ailleurs, les observateurs avertis se demandaient quel administrateur civil aurait le toupet de donner l’onction de légalité à une telle formation politique.
Néanmoins, d’après nos recoupements, le prochain mémorandum entend mettre sur la sellette le dossier Ahmadou Ahidjo dont les restes sont encore au Sénégal. Une situation qui fonde ce que les initiateurs du prochain mémorandum considèrent comme « la trahison de certains fils du grand nord».
Si l’on s’en tient à d’autres coulisses qui entourent la préparation de ce mémorandum, ces initiateurs envisageraient d’ailleurs de porter plainte contre l’État du Cameroun « pour non-paiement de la pension de retraite » de l’ancien président. Reste à savoir s’ils en ont qualité.