Un rapport secret de l’Onu mis à la disposition du conseil de sécurité des Nations Unies soupçonne les services de sécurités de l’État congolais d’assassinat. Un complot?
L’assassinat du chef coutumier Kamwina Nsapu par la police congolaise a conduit à un embrasement du Grand Kasaï. Un conflit à caractère ethnique s’est emparé des cinq provinces qui constituent cette partie de la République démocratique du Congo (Rdc). Si l’Onu parle d’une centaine de morts, l’église catholique fait état de plus de 3000 morts. Au mois de mars de cette année, le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres a dépêché deux experts Onusiens. Ils devaient enquêter sur l’existence des fosses communes dans le Kasaï central en RDC. Seulement, les deux mandataires, l’américain Michael Sharp et la Suédo-Chilienne Zaida Catalan sont brûlés vifs le 12 mars au Kasaï central. D’ailleurs les auteurs de ce crime avaient commis un enregistrement vidéo montrant l’exécution des victimes.
Une enquête ouverte a permis d’interpeller certaines personnes. Les premiers éléments de l’enquête ne sont pas encore à même de déterminer les meurtrier. Néanmoins, les enquêteurs n’excluent pas l’implication des forces gouvernementales dans cette affaire. Le manque de coopération des services de sécurités congolais pourtant concernés attisent d’avantage les soupçons sur la responsabilité des forces gouvernementales. Le rapport secret indique qu’à la veille de leur départ sur le terrain, les deux experts avaient parlé à des membres de la famille du chef du clan Kamwina Nsapu, selon un enregistrement audio de la conversation que le groupe d’experts a pu obtenir. L’enquête fait savoir que le double meurtre était bien un guet-apens prémédité. Bien que certaines personnes aient déjà été interpellées, les enquêteurs de l’Onu pensent que d’autres suspects cruciaux sont encore dans la nature dont les services de sécurités de l’État.
Les preuves actuelles n’excluent pas l’implication de différents acteurs
Néanmoins, les preuves actuelles n’excluent pas l’implication de différents acteurs: tels que des factions Kamwina Nsapu pro et anti-gouvernementales, d’autres groupes armés. De ce fait, les enquêteurs exigent une enquête internationale indépendant. Le meurtre de ces experts est considéré comme étant une attaque contre le conseil de sécurité des Nations Unies. Une commission d’enquête mise sur pied par les États-Unis et la Suède doit rendre sa copie à la fin de ce mois. Si jamais l’implication des services de sécurité congolais est prouvée, le gouvernement de Kinshasa pourrait faire l’objet de lourdes sanctions voir même une possible intervention militaire qui sait ?