Le président du parti «Ensemble pour la République» dénonce des pratiques peu orthodoxes qui ont pris le secteur en otage.
Le secteur de l’éducation au Gabon est en crise. C’est du moins la position du parti «Ensemble pour la République». Dans une déclaration de son président publiée mercredi, il ressort que le système éducatif gabonais ne cesse de dégringoler au fil des années.
Dans un style direct dépouillé de langue de bois et sans s’encombrer de gants, Dieudonné Minlama Mintogo met le doigt dans la plaie pour mettre en lumière les maux qui discréditent ledit système. «L’école est devenue un lieu de pression où toutes les passions s’expriment. L’éducation a laissé la place aux vices et aux trafics de tous genres. Les notes et les diplômes se vendent et s’achètent. L’excellence a fait place à la médiocrité. Les grèves à répétition et sans issue rythment la cadence des années scolaires dans notre pays. La coupe est pleine. Le danger est là», dénonce-t-il.
Pour étayer son propos, il prend en exemple les derniers résultats du baccalauréat de cette année qui ont été sanctionnés par une moyenne générale inférieure 3/20, soit 14 % d’admissions au premier tour. «Nous avons touché le fond et qu’il va falloir prendre conscience et rebondir. L’histoire du monde nous enseigne que la ressource humaine est la première richesse sur laquelle tout gouvernement s’appuie pour développer le pays», souligne-t-il.
Dieudonné Minlama Mintogo reste convaincu qu’en l’état actuel des choses, il serait utopique de rêver d’un Gabon émergent dans les vingt prochaines années. «Notre ambition de faire du Gabon un pays émergent dans les vingt prochaines années ne pourrait se réaliser avec un système éducatif en lambeau. Cette situation chaotique ne peut laisser insensible un acteur politique ou un leader d’opinion soucieux de l’intérêt supérieur de la nation», affirme le président d’Ensemble pour la République.
Mais, le leader d’opinion reste convaincu de ce que tout n’est pas encore perdu et que le Gabon peut encore remonter la pente. Comme voie de sortie de l’abîme actuelle, il appelle à ce qu’il nomme : «un sursaut républicain». «Taisons nos divisions et mettons nous ensemble pour soigner et sauver l’école gabonaise.
Aussi, je demande au gouvernement de profiter de cette période des vacances scolaires pour organiser un dialogue national sur « l’école gabonaise» avec la participation de toutes les parties prenantes (élèves, syndicats, leaders d’opinions, gouvernement, parlement, partenaires au développement…). Ce dialogue national nous permettra de définir ensemble les priorités de l’heure, de mettre en place un plan d’urgence sur l’éducation et la formation dans notre pays et de négocier une période d’accalmie», souligne-t-il.
Il achève son propos par une sorte de défi : celui de surseoir à toute grève dans le secteur de l’éducation durant les cinq prochaines années. «Faisons le pari de re-moraliser notre système éducatif. Faisons le pari de doter notre pays d’infrastructures scolaires à la hauteur de nos ambitions. Faisons le pari d’améliorer les conditions de travail des enseignants et de nos enfants en tenant compte de la situation économique du pays. Je reste convaincu qu’ensemble nous pouvons remettre notre école debout et rivaliser avec les meilleurs systèmes éducatifs du monde», conclut M. Minlama Mintogo.